Du Japon à la France et l'Italie ...


Secrets de fabrication

Les interviews de plusieurs auteurs, notamment de Shôzô Uehara et Toshio Katsuta (voir publications précédentes), mais aussi de Keisuke Fujikawa, révèlent déjà plusieurs aspects de la série qui nous sont plus ou moins étrangers selon notre degré de sensibilité à la culture japonaise.

Plusieurs "secrets de fabrication" révélés eux aussi par l' "Album de l'Aventure épique" de 1978 nous en apprennent davantage.

"Lors de la conception d’une œuvre, il existe toujours un certain nombre de secrets de production. Chacun de ces secrets est en quelque sorte une histoire en soi. Présentons quelques uns de ceux de la création de Grendizer."

Les voici ci-après :

⛩ "L’origine de l’épisode "La fleur de l’Amour brille dans le ciel" (ndlr : ép. 25), très prisé des fans, est un chapitre du « Grendizer » dessiné par Gosaku Ôta. Le réalisateur en chef KATSUMATA, qui a été impressionné à sa lecture et y a été sensible, l’a tout de suite adapté pour la télévision."

⛩ "Comme toujours, le choix du titre a donné lieu à d’importants débats. Au départ, c’est sur « Gattiger » (prononcé Gattaiger) que se portait le choix, comme dans le film Uchû enban daisensô, et d’autres idées ont aussi été proposées. Autre anecdote du début : la ligne directrice étant le choix de l’ambiance pastorale pour représenter la vie courante, Gô-chan (Gô Nagai) a lancé « Allons-y pour Bokkaman ボッカマン comme titre » (ndlr : jeu de mots ボッカ Bokka = 牧歌 = Pastoral. Et peut-être bien aussi un clin d’œil au Tekkaman de Tatsunoko sorti en juillet 1975). On s’est finalement décidé pour « Grendizer », qui était en fait le titre d’un autre projet proposé par Tôei Dôga et Dynamic Planning, ce qui explique qu’il a été attribué à cette série."

⛩ "Dans le concept de départ, Kôji était censé piloter le JFO (ndlr : O.V.J. où J = Japonais ; O.V.T.2 en France) après le TFO (ndlr : O.V.T. en France), la soucoupe volante en forme d’aile unique. Mais il a été remplacé par le Double Spazer (ndlr : Alcorak en France) pour pouvoir l’arrimer à Grendizer. Pour finir, le JFO s’est finalement transformé en soucoupe-fantôme.

⛩ "C’est – cela va sans le dire – la présence de Kôji qui a suscité le plus de désaccords au stade de la planification. C’était une demande de la chaîne de télévision, adepte du Star System. Au final, on a décidé de faire intervenir Kôji, mais à partir de là, la présence de Sayaka devenait un problème. En conséquence, le choix a été fait d’ignorer totalement Sayaka, ce qui est une histoire plutôt triste.

⛩ "Pour accompagner la réapparition de Kôji, il a été décidé que le Danbei de Cutie Honey reviendrait également. Gô-chan, qui n’était pas très enclin à voir réapparaître Kôji, avait un public pour Danbei et il était heureux de pouvoir ainsi contribuer à une ambiance différente de celles de Mazinger Z et Great Mazinger. Danbei a eu un grand succès et sa présence s’est révélée indispensable."

Table ronde de 1978 (1/2)

Echange entre Toshio KATSUTA, Gô NAGAI et des fans du Grendizer Fan Club (Roman Album de 1978)

飛べ!! 翔べ 座談会 = Tobe!! Tobe zadan-kai = Vole ! Table-ronde, vole !

Page 81 du "Roman Album" de 1978 avec, de face et de gauche à droite : Toshio KATSUTA-san, Gô NAGAI-san et la jeune Asuka KAWAMURA.

*******

GRENDIZER, CET AMOUR INFINI.

Les participants : Gô Nagai (auteur original *), Toshio Katsuta (Producteur**), Akemi Watanabe, Yûichi Morooka, Asuka Kawamura, Akihiro Enomoto et Sanae Tokimatsu (Fan-Club Grendizer).

* précision du traducteur : Auteur original d'un grand nombre de dessins préparatoires de personnages et de machines. Shingo Araki et Michi Himeno sont eux aussi des auteurs originaux, mais non crédités comme tels.

** Précision du traducteur : Responsable de la Planification.


VOYONS COMMENT EST NÉE LA SÉRIE

Nagai-san :

Parlons, pour commencer, du processus de création de "Grendizer". Avant ce travail, il existe un film appelé "La guerre des soucoupes de l’espace" (Uchû enban daisensô), mais ce film est le tout début de l’histoire. Le titre aussi était différent au stade de la planification initiale, et le contenu était également assez différent, mais …

Katsuta-san :

Le titre était « Gattiger » (ndt : prononcer Gattaiger)

Nagai-san :

L'idée de combiner le robot et sa soucoupe était tout à fait intéressante, mais il était difficile d’obtenir une image satisfaisante et le design était compliqué à finaliser. J’ai voulu retravailler absolument le design… C'est devenu le « Gattiger » mais j’ai voulu faire un personnage encore plus attrayant. Je pensais à un robot plus mobile / flexible et c’est ce à quoi je suis parvenu avec le "Grendizer".

Katsuta-san :

Quand j'ai vu pour la première fois "La guerre des soucoupes de l’espace", j'ai pensé que c'était du bon, n'est-ce pas ? Parce que ce genre d’œuvre courte comportait de la romance entre homme et femme, que c’était une œuvre tragique, pas seulement robotique ou mécanique. Cependant, nous devions ajouter pas mal d'éléments pour l’adapter à la Télévision, pour ce que j’imaginais être une durée d’un an, je me disais que c’était le temps qu’il fallait pour un drame, mais...

Nagai-san :

En tous cas j'ai souvenir de profonds désaccords sur certaines choses. Car le protagoniste était Duke Fried.

Katsuta-san :

Oui voilà, Kôji Kabuto n’apparaissait pas.

Nagai-san :

Et alors, injonction nous a été faite de mettre Kôji Kabuto dans l’histoire pour la Télévision, même si Duke Fried en était le héros. Et alors, en amenant Kôji, nous avions deux protagonistes principaux et je me disais que cela risquait d’être assez gênant.

Katsuta-san :

J’en ai également beaucoup souffert. Je pense que c'est très difficile d’avoir deux personnages principaux, je pensais ne pas y arriver (rires). Néanmoins, Kôji s’est converti en protagoniste de soutien pour les besoins de ce programme. Et alors je suis désolé pour les fans de Kôji Kabuto (rires). Ces difficultés nous ont causé bien du souci, mais comment avez-vous vu les choses, vous autres ?


Page 82.

PARLONS DE GRENDIZER

Examinons donc notre Dizer.

Akemi Watanabe :

J'ai aimé "Grendizer" après avoir regardé le film « La guerre des soucoupes de l’espace ». Contrairement aux protagonistes d’avant, celui-ci ressemblait à un adulte. J'étais fascinée par le fait qu’il n'était pas un enfant. Certains membres du Fan Club préfèrent Kôji mais moi pas, et comme j'aimais Daisuke Umon et Duke Fried, j'ai continué à regarder.

Asuka Kawamura :

J’ai aimé Kôji dès le début. J’ai trouvé que pour cette 3ème prestation, il était devenu un charmant garçon.

Nagai-san :

Faire de Kôji un partenaire a permis à Daisuke d’apparaître comme plus chevaleresque.

Katsuta-san :

Je n’ai jamais pensé à dépeindre Kôji de cette manière pour sa 3ème prestation. Je voulais en faire un garçon joyeux, vif et fougueux, qui plonge dans l’action tête baissée, par contraste avec Daisuke qui, au contraire, réfléchit avant d’agir. Il était difficile d’être toujours satisfait du résultat.

*******

Table ronde de 1978 (2/2)

LE THÈME DE L'AMOUR DANS GRENDIZER.


Enomoto-san :

Le thème de la relation amoureuse entre homme et femme se retrouve dans "Grendizer" comme dans "La guerre des soucoupes de l’espace". Je pense qu'on y retrouve d'ailleurs diverses formes d'Amour, comme l'amour paternel du professeur (ndt Umon) qui a précédemment élevé Daisuke, l'amour fraternel entre ce dernier et Kôji Kabuto, etc. De multiples œuvres ont été conçues sur le thème de l'Amour, mais je pense qu’avec "Grendizer" on a du jamais vu encore.

Tokimatsu-san :

C’est également mon avis. J’ai suivi Grendizer aussi parce que j’ai aimé Daisuke Umon (rires). Même si ce n’est pas l’unique aspect qu’on observe dans la série, je pense que sa grande différence par rapport aux autres Anime est que l’Amitié et l’amour pour la Famille y sont souvent mis en avant.

Watanabe-san :

L’épisode qui m’a le plus fait ressentir l’amour chez Daisuke est le 25, avec l’apparition de la femme appelée Naiida. Je pense que c’était bien de réduire les scènes de combat au maximum et de concentrer l’épisode sur l’amour entre Duke et Naiida.

Katsuta-san :

Je l’ai fait dans l’idée d’en faire un supplément. Cependant, les réactions furent différentes de ce que j'imaginais et ont été particulièrement sarcastiques. Ce fut comme une douche froide (rires)… Voilà. Cette levée de boucliers m’a convaincu de faire ce passage de la série et les retours ont été formidables. Alors après cela, j’ai commencé à y distiller résolument ce thème au fur et à mesure, par petites touches.

Enomoto-san :

J’aime aussi parler de Naiida, mais le Duke Fried de Grendizer a une personnalité très différente de celle du Duke Fried de « La guerre des soucoupes de l’espace ». Je pense même qu’il est tout le contraire. Mais dans l’épisode 72 avec Rubina, il apparaît semblable au Duke du film.

Watanabe-san :

A propos de Rubina, j’ai lu dans le fanzine du Fan-Club qu’elle était amoureuse de Duke. Mais à mon avis, c’est de Naiida que Duke était amoureux.

Katsuta-san :

Et bien, chacun a sa façon personnelle d’interpréter les choses mais je suis heureux d’une telle interprétation...

*******

Les lieux de la série

La particularité des lieux de la série est qu'ils sont tous inspirés de lieux japonais réels et tous situés dans des zones de parcs nationaux ou quasi-nationaux. Illustration: Les 8 vues qui classent les paysages des "100 vues représentatives du Japon de l'Ere Shôwa" (= paysages des parcs nationaux ou quasi).

Les Monts Yatsugatake

(八ヶ岳連峰)

C'est là que tout a commencé sur Terre... C'est le Professeur Procyon qui le dit avec ses mots à lui, dans la version originale (image n°1 de l'épisode 2) : il y a découvert Goldorak et son pilote presque mort, 2 ans avant le début de la série.

C'est une chaîne de montagnes volcaniques, très connues au Japon tout comme les Alpes Japonaises proches. Elle comprend le "groupe méridional", aux caractéristiques alpines, dit "Le Yatsugatake" (南八ヶ岳). Ces montagnes et leurs environs servent régulièrement de décor aux épisodes (voir images, la 2ème provenant de l'épisode 29 comme les 2 suivantes. Les dernières sont des vues réelles). C'est aussi le nom que porte l'école de Mizar et le club de gymnastique de Vénusia (cf image de l'ép.39).

Les Monts Yatsugatake constituent la majeure partie du parc quasi-national de Yatsugatake-Chūshin Kōgen (八ヶ岳中信高原国定公園), à la végétation abondante (bouleaux blancs, pins, cyprès, mousses…), aux ambiances parfois mystérieuses et où l'on retrouve aussi des cascades, des lacs, comme celui (de barrage) de Shirakaba, et des villages comme celui de Hara (cf dernière image) ; 2 noms qui vous rappelleront aussi des choses si vous connaissez un peu la V.O. !

Ces décors représentent une nature préservée et à préserver pour les générations futures. Les lumières changeantes et "inspirantes" qui les baignent dans la réalité sont particulièrement bien mises en valeur dans la série.

Le Ranch Shirakaba

(シラカバ牧場) - Shirakaba bokujô

Shirakaba est le Bouleau Blanc japonais (Betula plathyphylla var. japonica) : 白樺. Dans le cas présent il est écrit en katakana (シラカバ), il s'agit donc d'un nom propre que nous garderons comme tel : Shirakaba.

Ce choix va de pair avec le décor forestier du ranch, principalement celui des forêts de bouleaux blancs typiques, entre autres, des préfectures de Yamanashi (山梨県) et de Nagano (長野県), cf publication précédente sur les Monts Yatsugatake.

Dans la préfecture de Nagano se trouve le Lac Shirakaba (白樺湖), lac de barrage du Parc national de Yatsugatake-Chûshinkôgen : il rappelle assez bien le lac de l'épisode 25 et ses abords.

Mais revenons-en au ranch : il s'agit d'une ferme d'élevage située non loin du Centre de recherches spatiales. Elle est co-gérée par Danbei et le professeur Umon, dans la VO. On y observe les bâtiments techniques, les enclos et la maison d'habitation, ainsi que la fameuse tourelle d'observation de Danbei/Rigel. On y pratique les activités d'élevage de chèvres, vaches, cochons et chevaux, essentiellement, y compris la traite pour la vente du lait. D'autres activités, comme le pilage traditionnel du riz y sont observées, mais rien n'indique de culture particulière. Outre le foin et la paille stockés pour les bêtes, le premier OVT d'Alcor et les engins d'Actarus (moto et trike) y trouvent aussi un bon abri !

🐎🐄🐐🐖🐇🐓🌿🌾

PETITE VISITE virtuelle de l'habitation et des abords, bravo au concepteur !

🐎🐄🐐🐖🐇🐓🌿🌾

Il s'agit d'un lieu qui, dans la série, sert de Havre de Paix car il relie l'être humain à la nature paisible et à la Vie (paysages, animaux, végétaux, autres humains) ; c'est là qu'Actarus emmène Eurydie, Dauphinor, Cassiopée (Aphélie aussi probablement avant sa balade à cheval), pour les aider à surmonter leurs difficultés et à remplacer leurs "liens avec la Guerre" par des "liens avec la Paix", leurs "liens avec la Mort" par des "liens avec la Vie".

On y vit en famille, on y fait parfois la fête (épisode 3), on reçoit des voisins ou invités (ou les 2 à la fois ! Épisodes 14 et 31)... La vie au ranch relie aussi à des traditions, que nous abordons ailleurs.

Elle relie enfin au travail, mis en avant par Actarus comme activité noble, au contraire de l'activité répugnante qu'est la guerre : mieux vaut se salir avec la terre et le crottin qu'avec le sang des autres...

🐎🐄🐐🐖🐇🐓🌿🌾

Pour quitter le Ranch et conclure sur une réalité culturelle plus large, "Shirakaba" est le nom d'une revue littéraire japonaise célèbre du début du 20ème siècle, issue d'un Cercle d'écrivains et artistes japonais très influents sur les courants culturels de l'époque (ère Taishô) et au-delà, notamment sur les poètes et romanciers tels que Osamu Dazai... (dernière image = couverture du 1er numéro de cette revue, comportant une représentation de Bouleau Blanc). Ce Cercle tient en haute estime l'esthétique occidentale, dont il s'inspire. Humanisme, idéalisme et respect de l'individualité imprègnent ses travaux parfois très romanesques, mettant l'accent sur l'éthique. (Sources : Wikipedia français et japonais) Il n'est pas hors de propos de "soupçonner" certains artistes de l'animation japonaise d'être en partie imprégnés de cette culture, lorsqu'on observe les thèmes de la série et les références occidentales qui y transparaissent (adaptation de conte, influences musicale et cinématographique...). Les créateurs de Grendizer ont, en outre, eux aussi formé un Cercle/Club qu'ils ont nommé Circle Ban (サークル盤)...

Cours d'eau, barrages, lacs et cascades

〰️🎣 Le FLEUVE SHINANO (信濃川 ; Shinano-gawa) est mis particulièrement en évidence dans l'épisode 55 où la VF le baptise "Rivière argentée" et où il semble dit que le Centre spatial surplombe l'un de ses affluents, qui pourrait être la rivière Sai dans la préfecture de Nagano ou une autre, née dans les montagnes. A moins qu'il ne s'agisse de la rivière Chikuma (千曲川), nom du fleuve lorsqu'il traverse la préfecture de Nagano avant de devenir le Shinano...

A l'instar de notre Loire, il est le plus long fleuve du Japon et aussi une zone de conflits historiques (voir les batailles de Kawanakajima au 16ème siècle). Il est bien moins long que la Loire cependant, avec ses 367 km.


⚡️⚡️Son bassin comporte plusieurs BARRAGES (ダム = Dam), généralement polyvalents (production d'électricité, gestion des crues, irrigation...) L'hydroélectricité est la principale source d'énergie renouvelable du Japon ; il n'est donc pas surprenant d'observer de tels lieux dans plusieurs épisodes de la série (notamment #23). Le Centre de recherches spatiales est édifié dans l'enceinte d'un tel barrage et il fonctionne probablement à l'énergie hydroélectrique. Dans cet épisode 23, on peut observer une succession de 3 barrages et la mise en scène de ce que pourrait être une inondation catastrophique, comme le Japon en a connu par le passé ; l'épisode 10 explique en VO que les parents du jeune Shin'ichi (Uranus) sont morts dans une inondation. Dans l'épisode 48, on observe aussi un barrage et l'on devine sa centrale de production d'électricité (cf pylône), ensemble qui saute suite à une nouvelle manœuvre de l'ennemi.

Pour l'anecdote : le barrage de Kurobe (cf image) fut l'objet d'un film sorti en 1968, "Le Soleil de Kurobe" (黒部の太陽, Kurobe no taiyô).

Ici une vue aérienne d'un barrage dans la préfecture de Yamanashi.


🚣‍♀️🚣‍♂️ Quant aux LACS, ils abondent en quantité au Japon. Ici les seuls lacs artificiels.

Nous avons parlé du lac Shirakaba dans la publication sur le Ranch : il est à l'origine un étang créé pour l'usage agricole, dans la préfecture de Nagano. Parmi les lacs naturels qui offrent une vue sur le Mont Fuji figure le lac Sai (西湖, Saiko) dans la préfecture de Yamanashi et un lac très réputé : le Lac Suwa (諏訪湖, Suwako) au centre de la préfecture de Nagano et qui figure dans le film "Kagemusha" de A. Kurosawa mais aussi dans l'Anime "Your Name".


⬇️⬇️ Les CASCADES, enfin, sont elles aussi très nombreuses. Parmi les plus réputées figurent la grande Cascade de Nachi (那智の滝, Nachi no taki), lieu sacré du Japon et la grande Cascade de Kegon (華厳の滝, Kegon no taki).

Lien utile.

La Vallée de l'Enfer

(地獄谷) - Jigokudani

La sortie de la Route n°4 de Grendizer/Goldorak diffère des autres sorties connues et nous la voyons entre autres dans l'épisode 35. Il s'agit, comme les autres sorties de Routes, d'un paysage réel du Japon :

La Vallée de l’Enfer ("Hell Valley"), telle qu'elle nous est dépeinte dans la série avec un grand respect des formes et des couleurs (comme toujours), est un paysage "dur" et mystérieux produit par l'activité volcanique dont témoigne un cratère de près de 100 000 m² au sud d'Hokkaidô (repère = ville de Noboribetsu). Il est empli de lave mouvante, de soufre noir, de grottes chaudes et de geysers bouillonnants (le tout donnant lieu à des sources thermales). Il fait partie du Parc National de Shikotsu-Toya.


⚠️Ce lieu diffère du non moins célèbre Jigokudani situé sur l’île principale de Honshu, dans la préfecture de Nagano (la préfecture de référence de la série) et où l’on peut voir des singes se baigner dans les eaux.

Sources : https://dailygeekshow.com/vallee-enfer-japon/

https://www.japan-guide.com/e/e6751.html

https://qwerboy.blogspot.com/2017/12/blog-post_17.html

Le Centre de recherches spatiales

Situé en montagne, visiblement entre la chaîne des Monts Yatsugatake et les Alpes Japonaises et à une certaine altitude, à proximité du ranch où vit la famille Makiba, il pourrait être pure invention. Mais comme nous l'avons vu pour d'autres lieux, il ne l'est pas : il semble qu'il soit librement inspiré de l'Observatoire radio de Nobeyama situé en préfecture de Nagano toujours, ce fameux "Centre" du Japon, au pied des monts Yatsugatake qui sont quant à eux indissociables du sujet de l'observation d'OVNIs au Japon :

📡 https://fr.wikipedia.org/.../Observatoire_astronomique...

📡 https://www.nro.nao.ac.jp/en/public/

🛸 http://8ufo.net/

Édifié dans l'enceinte d'un barrage qui surplombe apparemment un affluent du fleuve Shinano et dont on peut penser qu'il alimente en énergie (propre donc) ses installations, il diffère des bases vues dans les anime précédents par le fait qu'il se consacre à la recherche et au développement de programmes spatiaux... et qu'il abrite un OVNI et son pilote extraterrestre.

Tourné vers l'espace / le cosmos, il devient progressivement, par la force des choses et dans une logique d'adaptation à une situation particulière, une forteresse de défense terrienne qui se consacre aussi au développement et à la mise en oeuvre d'ingénieux et puissants appareils qui, jumelés ou non à Grendizer, épauleront Duke Fried dans les combats.


Le point commun avec l'univers Mazinger est le thème de la photo-énergie (ou énergie photonique), source d'énergie issue des photons et cette fois attribuée à la technologie extraterrestre ; Grendizer fonctionne avec cette source d'énergie également propre et considérée comme énergie d'avenir. Des passages de la VO semblent indiquer que les générateurs qui alimentent le Centre fonctionnent grâce à la photoénergie (#44 notamment).

Outre sa tour de contrôle parfaitement équipée dans laquelle sont à pied d'oeuvre les assistants proches de Umon / Procyon (Oi / Cochyr; Hayashi / Argoli ; Saeki / Octan et Yamada / Antarès), l'Institut est aussi équipé pour gérer de façon autonome et efficace tout ce qui va de pair avec les actions de résistance : bloc médical, simulateur de vol, salle de repos, hangars de construction et maintenance, parcours secret conduisant à Grendizer depuis un discret conduit d'évacuation, sas de départ des 8 routes secrètes en sous-sol...

C'est une base éminemment stratégique qui, au-delà des aspects techniques qui captent facilement l'attention et donnent envie d'entrer dans plus de détails, relie subtilement entre eux la Terre et le Ciel, des astres comme la Lune et le Soleil, des terriens et des extraterrestres, des scientifiques et des paysans, des appareils hi-tech, et peut-être bien aussi l'Est et l'Ouest... C'est une base qui UNIT, y compris hommes et femmes. Elle est donc un observatoire spatial spécial !


Le professeur 宇門 Umon (源蔵 Genzô) qui dirige ce Centre possède un nom pas ordinaire : ses kanji pris séparément signifient "Portail du Ciel" et l'on ne peut pas dire que l'antenne radar dirigée vers ce ciel rappelle la conception habituelle des antennes d'observatoire spatial...🧐🤔⛩

▶️ Le "Centre n°1" : de #1 à #42, il comporte outre ses bâtiments techniques, la fameuse tourelle rouge et blanche au sommet de laquelle se trouve une aire d'envol. Les routes secrètes de sortie de Grendizer y apparaissent, en sous-sol, à partir de #18. Il sera pris d'assaut et envahi 1 fois par les forces de Véga lors d'une opération dirigée par Blacky, dans #27.

▶️ Le "Centre n°2" : à partir de #42, l'Institut est équipé d'un super-ordinateur central très protégé permettant sa restructuration en bâtiment de guerre, d'un dispositif de défense anti-aérienne renforcé et d'un système sophistiqué de lancement des vaisseaux qui épauleront Grendizer. Il fera l'objet d'assauts par voies souterraines des forces de Véga lors d'opérations dirigées par Zuril, d'abord dans #44 où l'ennemi échouera, puis dans #61 où il parviendra à détruire la salle des générateurs et à infliger des dommages au ranch et au professeur Umon... pour un temps court !


En capacité de lancer dans l'espace de petites fusées et de mettre en orbite des satellites (#26, #56, #73), le Centre sera, dans #74, la base de lancement du vaisseau modulaire Cosmo Spécial / Cosmorak qui permettra la bataille finale dans l'espace. On peut supposer que le départ de Grendizer pour sa planète d'origine n'aura pas nécessairement conduit à la suppression des installations qui permettaient de l'accueillir, dans la perspective d'une nouvelle visite. Un jour...😉

Les principaux personnages

Ici quelques détails et réflexions sur des personnages phares de l'histoire.

Le protagoniste principal -

Duke FRIED デューク・フリード/ Daisuke UMON 宇門 大介 (Prince d'EUPHOR / Actarus PROCYON)

D'origine extraterrestre. Pilote de Grendizer (Goldorak). Personnage du scénariste Shôzô UEHARA. Un "étrange étranger" d'autant plus difficile à cerner que la version française l'a déformé:

Impossible d'évoquer le protagoniste principal en faisant court ni sans prendre - comme lui d'ailleurs - des risques de recevoir plus que des tomates dans la figure. Nous l'approchons aussi avec ses actions et les personnages qui l'entourent dans la série et qui participent pleinement à ce qu'il est sur Terre (nous ignorons tout de ce qu'il était, puis redeviendra, sur sa planète natale).

⭐️ CE QU'IL N'EST PAS :

>> Pas un Surhomme car il peut être blessé et ne travaille pas pour son intérêt personnel en ne faisant aucun cas des terriens;

>> Pas Superman (même si son histoire ressemble un peu à la sienne et s'il se métamorphose), ni Lone Ranger (même si son histoire ressemble un peu à la sienne et s'il monte parfois un cheval blanc nommé Silver), ni, de façon générale, un Super-héros (encore moins U.S. même s'il en a le "slip");

>> Pas un "Prince Charmant" (même s'il a été prince et s'il a du charme);

>> Pas un Terrien (même s'il a la Terre comme patrie d'adoption);

>> Pas un Guerrier (même s'il mène une guerre);

>> Pas une Divinité (même si on dit de lui dans #58 qu'il est devenu un démon);

>> Pas une Autorité (même s'il est respecté comme telle);

>> Pas un "Tombeur" (au contraire, il aide à "se tenir droit", mais bon, ça se discute comme tout le reste);

>> Pas un Inconscient (même s'il lui arrive parfois de perdre connaissance);

...

Pffff, comment s'en sortir ?! Quand il arrive sur Terre, on peut considérer qu'il n'est carrément plus rien ni personne, puisqu'il a tout perdu et n'a avec lui personne pour le reconnaître. Les auteurs ont fait fort !

⭐️ IL A DES AILES, NON ?!

Il est extraterrestre, vole avec un appareil extraterrestre, arbore des ailes sur son plastron... là où Superman arbore un S. Voyons si cela nous fait avancer:

Il ne s'agit pas d'une représentation traditionnelle des ailes d'un ange (du grec ancien ἄγγελος / ággelos signifiant « messager »), cette créature céleste de multiples traditions religieuses, "normalement invisible, mais qui, lorsqu'il se laisse voir, lors d'un rêve ou d'une vision, a une apparence humaine, transfigurée par une lumière surnaturelle" (Wikipedia). Rassurons-nous en nous disant, plusieurs fois si besoin, que cela n'a rien à voir avec le fait que Duke et son appareil soient tombés du ciel sur Terre, ni avec la notion d' "Ambassadeur" citée dans la chanson "Toi si vaillant..." de #18 et #20, ni avec la lumière "spéciale" de sa métamorphose et surtout de l'épisode #23, ni avec le saut "étrange" (surtout sa fin) du même épisode... Les ailes d'anges sont visibles dans la série 闘将ダイモス, Tōshō Daimos, diffusée au Japon en 1978. Disons aussi très vite que l'ange a généralement une mission (par exemple, dans le Judaïsme, l'archange Gabriel a pour mission de "briser l'orgueil et contrecarrer les projets du démon.", il "rend force et courage"...). Rien à voir non plus, c'est évident, non ? 😎

🤔 - "Objection votre Honneur ! La chanson VO de #30 'La Ballade de Daisuke' nous parle tout de même de 'coup d'ailes du démon'!"

😌- "Tssss, évacuons-la, car... euh... elle n'a pas été traduite dans la VF donc elle n'existe pas."

🤨 - "Mais... et le titre VO de #37, 'Suspends ta vie à tes ailes', il parle d'ailes !"

😠- "Pffff, oublions-le puisque... euh... la VF a titré l'épisode 'Une étoile est morte' !"

🤩 - "Bon, alors parlons d'étoile ! La chanson VO de fin (#74) présente Duke Fried comme une Etoile dont le sens semble dépasser celui qu'on attribue au mot 'Star' qui désigne couramment les vedettes de notre monde terrestre."

😰- "Je passe mon tour."

⭐️ IL EST UN RÉSISTANT (dans tous les sens du terme), C'EST SÛR!

Revenons à plus terre-à-Terre : il est à coup sûr un exilé, survivant, traumatisé (#25 le montre souffrant d'un PTSD = syndrome de stress post traumatique), isolé, mélancolique, dissimulé sous une fausse identité de terrien ordinaire qui n'a pas besoin d'utiliser ses capacités extra-ordinaires, plus tard diminué par une blessure de guerre évolutive... Heureusement soigné et protégé par un homme bon (Umon), jouant un rôle de père et qui, avec les collaborateurs du Centre spatial et les habitants du Ranch Shirakaba, constitue sa famille d'adoption. Ayant repris une vie simple, active et tranquille et désirant vivre en paix, son réflexe est de rejeter l'idée de devoir se dresser contre un envahisseur dont il connaît les capacités, aux commandes d'une machine de guerre qu'il n'a jamais cherché à réutiliser après son exil (#1 en VOstfr). Jusqu'à #5, il est plutôt enclin à fuir de nouveau (dans #7 il nous confie qu'il ne peut plus fuir)... Mais Résistant, il le devient cependant très vite, mu par un élan intérieur et non par calcul pour obtenir quelque chose. Il fait la guerre "par pacifisme", avec ce qu'implique l'acte de Résistance : le secret.

⭐️ COURAGE OU TÉMÉRITÉ ? Autre confusion de la VF.

Le Courage caractérise pleinement Daisuke en VOstfr dès #1, mais la VF prend une position différente (cf images) : alors que le Courage a à voir avec l'Amour et la nécessité de dépasser la Peur (cas de Daisuke), le moteur de la Témérité a à voir avec l'orgueil et l'idée qu'on se fait de son statut de héros "auto-attribué" (cas d'Actarus). La Témérité se retrouve cependant dans la VF et est plutôt ce qui caractérise Kôji / Alcor. Notons que ni lui, ni Daisuke/Actarus, ne présentent dans leur comportement le syndrome du Sauveur.

⚠️"JE N'SUIS PAS UN HÉROS, FAUT PAS CROIRE CE QUE DISENT LES JOURNAUX" pourrait bien être un refrain (de Daniel Balavoine) à lui coller à la peau... Cela vous casse le mythe ?! Tant mieux ! Car pour reconstruire, il faut d'abord mettre en pièces, non ? Appelons-le pour l'instant "protagoniste principal doté de qualités peu courantes et particulièrement utiles sur Terre" et continuons.


Nous avons approché le personnage par ce qu'il semble ne pas être. Avec une nuance en commentaire : Danbei / Rigel le considère, quelques minutes (seulement !), comme une divinité qui a sauvé sa fille (#27, VO comme VF). Le concept de "l'âme à l'intérieur du Robo" fait partie de ce que Marco Pellitteri nous détaillera bientôt en français (informations déjà disponibles dans la version italienne de ses ouvrages), dans un nouveau livre dirigé par Boris Lopatinsky et qui promet d'être passionnant. En attendant, poursuivons en terrain "non moins glissant" :

🔥 UN "CONNARD (féminisé) !" : ce n'est pas nous qui le disons, mais ceux qui voient le protagoniste comme un sale type qui a fui sa planète sans chercher à décimer les forces de Vega avant leur expansion, qui y repart dare-dare à la fin en abandonnant ses amis et qui, entre-temps, dénigre Hikaru / Vénusia et protège des assassins comme Kirika / Alizée (#63), criminelle dont Duke prend soin comme il a pris soin de Gauss / Ergastule (#34) et de Mineo / Eurydie (#09) auparavant.

Ce qui tombe bien, c'est qu'entre connards (féminisés), on peut se comprendre ! 😁 Donc nous pouvons risquer de soutenir que :

1- Il n'est pas un personnage à "réduire" à un terrien et il a visiblement été conçu pour nous faire sortir de nos cadres (édictés par des idéologies diverses). Il est ETRANGER à notre monde. Il est néanmoins vrai qu'il est présenté comme de sexe masculin avec une part (celle que lui ont donné les auteurs) de féminité apparente. Le voilà donc simplement présenté ENTIER, tout comme sa sœur qui, inversement, nous est présentée avec sa part de masculinité apparente.

2- Non seulement Duke prend particulièrement soin de Hikaru, fille de son patron (pour résumer), mais surtout il lui permet d'être "qui elle veut/doit être", sans la moindre notion d'emprise / soumission, dans un total respect mutuel et dans un parfait esprit d'harmonie et de coopération... qui porte des fruits. A une époque (années 1970) où le Japon comme la France se montrent particulièrement sexistes, cela semble bien novateur et osé. Courageux, même, car les auteurs de Tôei ont ici pris un risque (qu'ils ont payé, d'une certaine manière). Tellement osé que la VF aura tôt fait de remettre du sexisme dans le personnage, là où il n'y en avait pas ! Actarus doit montrer à la France un visage de "vrai homme" !

3- dans ce type de "soin aux criminels", qui comporte parfois une gifle magistrale à une femme (#63), se trouve, non pas une volonté de domination comme le voudrait la VF à renforts d'injonctions, mais la volonté affirmée et assumée de tenter de couper le "criminel" de ses liens avec la Guerre et la Mort au profit de liens avec la Paix et la Vie. De l'Amour dans une intention rendue puissante, donc. Ce qu'on peut appeler des attentions adaptées à la situation ne conduisent cependant jamais à la vie heureuse sur Terre que Duke espère pour chaque personnage concerné. Ces derniers meurent tous, mais enfin libres, de nouveau aimants et en Paix, remerciant avec sincérité le "connard".

🔥 UNE POSTURE ALTRUISTE : parmi un grand nombre d'auteurs, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik décrit parfaitement les phénomènes à l'oeuvre dans ce qui conduit à la perversion insidieuse d'une Morale - basée en Occident sur la vision dualiste des choses : 'les bons/victimes d'un côté et les méchants/bourreaux de l'autre' avec un Sauveur souhaitable - qu'on croit sincèrement saine, mais qui génère en réalité le rejet de l'Autre, le Totalitarisme, la Soumission et leurs corollaires. La vision japonaise du Bien et du Mal est Autre, ÉTRANGÈRE (voir le sens du vocable 勧善懲悪, merci Christophe Aldin); nous ne la rejetons donc pas, au contraire nous l'accueillons et l'intégrons.

Nous ne faisons ici qu'encourager à lire le livre "Ivres paradis, bonheurs héroïques" (Cyrulnik, 2016) et à faire remarquer que la mort systématique des extraterrestres avec qui Duke (extraterrestre) pourrait "faire Clan" sur Terre s'ils restaient en vie en tant que nouveaux alliés, apparaît justement comme étant ce qui lui permet de rester ce qu'il est devenu dans son environnement terrien et qu'il n'aurait sans doute pas été dans un autre contexte : un résistant inlassable mu par l'Amour dans son acception la plus large, restant tourné vers les Autres, porté par UNE FAMILLE qui ne constitue justement PAS UN CLAN (groupe de gens qui cultivent une "pensée unique" et qu'on appelle aussi "l'Entre Soi"), au contraire...

‼️‼️COMBINATION CROSS ‼️‼️ ces manœuvres d'assemblages métaphoriques de vaisseaux, que seuls les protagonistes utilisent, est peut-être la seule expression utile à retenir. A la différence des forces militaires de Vega, les protagonistes - en particulier Duke qui refuse cela au début - font l'effort, décisif, de combiner / harmoniser entre elles - ce qui ne va pas de soi - des différences qui ne sont pas moindres et pourraient les opposer : extraterrestres et terriens, hommes et femmes et même masculinité et féminité, jeunes et moins jeunes, traditions et modernité, science/technologie et nature/paysannerie... 😉


🔥 TRAÎTRE FUYARD ? La question est légitime puisque l'épisode #25 nous met le doute à l'esprit, de la bouche du protagoniste lui-même. Certes, les circonstances sont particulières et exceptionnelles. Duke Fried nous est aussi montré dans #49 comme "faisant le choix d'abandonner sa sœur dans les flammes" par ailleurs, sans autre indication. Rien ne vient contredire avec clarté ce que certains fans formulent presque, comme Naiida / Aphélie, en accusations. Alors que penser ? A chacun de trouver avec son approche à la fois objective et subjective, des indices pour étayer sa thèse. Les paris sont ouverts !

🔥 LEADER : un fait est que sur Terre et dans la VO, Duke ne se comporte pas comme un Chef, contrairement à ce que la VF fait régulièrement de lui et contrairement aux donneurs d'ordres des forces de Vega : sa démarche n'implique pas la soumission / infantilisation des terriens, ni le besoin d'être reconnu pour ses actes et décoré de médailles. S'il quitte la Terre une fois sa "mission" accomplie, c'est peut-être qu'il n'a pas été conçu pour avoir vocation à laisser les Terriens se reposer sur lui et sa machine ? Loin de les inciter à le retenir et vénérer comme Président ou Divinité protectrice ou Gourou, il repart comme il est arrivé, "vers son destin", en leur laissant des responsabilités qu'il ne leur a jamais retirées; il revient aux Terriens de préserver la Paix durement regagnée et ce qui va avec...

🔥 CONSCIENT ET RESPONSABLE : avec le personnage et ses actes, avec son attitude face à sa blessure invalidante aussi, nous pouvons approcher une définition de la Responsabilité qui évite la confusion avec la Culpabilité. L'épisode #30 est une référence à ce titre.


🔥 UN COMBATTANT 'à la 宮本武蔵 MIYAMOTO Musashi'

Des auteurs comme Tomoharu KATSUMATA et ici Shôzô UEHARA citent la référence à ce célèbre maître Bushi, philosophe et écrivain, lorsqu'ils évoquent Grendizer : "Je pense que Daisuke était attiré par Kôji comme Musashi et Kojirô (*)."

(*) MIYAMOTO Musahi (1584-1645) et SASAKI Kojirô (?-1612) sont les protagonistes d'un célèbre duel à l'épée qui s'est déroulé sur la plage de Ganryûjima et qui s'est terminé par la victoire du premier, connu pour avoir été invaincu dans plus de 60 duels.

Comme le précise Marco Pellitteri dans ses ouvrages, Duke utilise des techniques étrangères (et technologies qu'il transmet aux Terriens) mais est imprégné de l'esprit japonais que lui transmettent les Terriens, esprit sans lequel il n’accéderait pas à la victoire (voir les expressions Wakon kansai et Wakon yôsai).

>>> Ses yeux devaient, au départ, être bruns comme ceux d'un asiatique (cf Kazuo KOMATSUBARA). Le style occidental qui a été appliqué au personnage - dont la pâleur de la peau, le bleu du regard (les lignes noires épaisses encadrant les yeux ayant été peu à peu affinées) et les tenues civiles - encourage son assimilation à un personnage de type américain et la comparaison avec un super-héros US devient alors une grande tentation. Sauf que...

‼️‼️SI VOUS VOULEZ DAVANTAGE D'INFORMATIONS (richement illustrées), IL FAUDRA VENIR NOUS VOIR AU JAPAN TOURS FESTIVAL ‼️‼️ La date de conférence sera annoncée ultérieurement.

🔥 UN PERSONNAGE INOUBLIABLE

Le comédien de doublage TOMIYAMA Kei, le plus grand et apprécié de sa génération semble-t-il, et aussi d'autres, le disent : ce travail les a marqués en profondeur. Même si pour TOMIYAMA, le rôle le plus émouvant qu'il ait eu à jouer dans les anime reste celui de Naoto Date, protagoniste de Tiger Mask. UEHARA ne pensait pas, quant à lui, qu'un protagoniste tel que Duke/Daisuke, réservé et triste, pouvait devenir un héros apprécié. Même s'il n'a pu acquérir une popularité égalant ou dépassant celle de Kôji Kabuto - qui a séduit les masses par sa qualité principale qui est que n'importe quel garçon peut s'identifier à lui -, il s'agit d'un personnage jusqu'ici jamais vu, qui marque non seulement les cœurs et les esprits mais aussi un tournant décisif dans l'animation japonaise du genre "Robots géants", en inaugurant une vague toute nouvelle de héros et histoires "romanesques".

⚠️❗️AU-DELÀ de tout ce que nous avons abordé à son sujet, ce personnage (comme d'autres) incarne quelque chose de bien précis dans la série.



LES "VICTOIRES" DE DUKE FRIED...


Regardons ce qui se cache derrière les succès obtenus par Duke tout au long de la série. Nous pouvons les classer en plusieurs catégories :

💥 Les victoires acquises "SEUL": Duke parvient à vaincre son adversaire du jour sans aide extérieure, grâce à son habilité, sa ténacité et son sens de la stratégie. C'est le cas pour les épisodes 1, 3, 5, 6, 10, 12, 14, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 23, 24, 26, 28, 30, 33, 58, 67, 74 (mort de Gandal).

NB : #28 si Duke parvient à regagner le Centre pour aller se battre, c'est aussi grâce à un "accident chanceux".

💥 Les victoires acquises de façon COLLECTIVE, avec le soutien d'un ou plusieurs alliés. C'est le cas des épisodes 2, 4, 8, 11, 13, 15, 22, 27, 31, 32, 35, 36, 37, 38, 43, 51, 52, 54, 55, 56, 57, 59, 60, 61, 62, 64, 65, 68, 69, 70, 74 (mort de Véga)

NB : #11; si Duke cesse son offensive risquée (car solitaire) sur la soucoupe amirale après la fin du monstre du jour, c'est grâce à une soudaine douleur au bras qui "lui parle";

NB : #43; Duke échappe à Gaska par diversion de Kôji mais il est aveuglé et ne peut se battre, Gaska se révèle aveuglé par un autre genre de "radiation" et commet une erreur fatale.

💥 Les victoires INATTENDUES : celles-ci sont obtenues par un événement qui a pour résultat d'empêcher le combat final ou changer la physionomie de ce combat alors que Duke est dans une situation difficile, voire désespérée. On recense dans cette catégorie les épisodes 7, 9, 25, 29, 34, 43, 53, 63, 66, 71, 72. On pourrait dire de certains que la victoire est acquise "par chance", "par coïncidence", "par défaut"...

NB : #66; cela n'est explicite qu'en VO si l'on considère comme "vraies" les dernières paroles de Duke (c'est un séisme chanceux qui aurait permis à Grendizer de se libérer avec le Marine Spazer sur le dos); on n'a aucune raison de les croire fausses.

D'une façon générale, on ne voit jamais Duke Fried se réjouir de ses victoires, quelles qu'elles soient. Peut-être parce qu'il les considère comme des "illusions de victoires" ? L'épisode #22 nous offre un aperçu de la complexité du personnage lorsqu'il explique à Kôji et Gorô ce qu'est, à ses yeux, un vrai combat : "un combat où, même vainqueur, tu verras une peine profonde t'envahir et ne plus jamais te quitter. Je te souhaite de ne jamais avoir à livrer un tel combat".S'il s'adresse à Kôji dans l'épisode, c'est aussi une réflexion qu'il nous propose (elle n'est pas la même dans la VF qui a cherché à rendre explicite ce qui ne l'est volontairement pas et qui donc déforme le message).

Si toutes les victoires sont importantes sur le plan "militaire" face à un adversaire bien organisé, certains succès sont toutefois particulièrement amers pour Duke, notamment ceux qui se soldent par la disparition de personnes qui lui sont proches (Naiida pour l'épisode 25, Rubina pour le 72) ou d'adversaires qu'il estime être de valeur et qu'il aurait aimé voir vivre, éventuellement sur Terre, libres et en paix. Ces pertes se traduisent souvent par des larmes et concernent les épisodes 9, 15, 25, 29, 34, 59, 63, 68, 69 et 72.

Toutes les fins des personnages de ces épisodes ont un point commun, voyez-vous lequel (non illustré ici) ?

Nous vous proposons pour finir une 4ème catégorie, que nous sommes tentés d'appeler:

💥 SES PLUS BELLES VICTOIRES : ne sont-elles pas celles qui ne se voient pas? Ces moments où il parvient à "dépasser la colère face à l'impardonnable" (titre VO de l'épisode 9 et qui concerne aussi les épisodes listés juste au-dessus) ? A dépasser sa souffrance physique aussi ? Et où, par son empathie, sa confiance dans "plus grand que lui" et sa sincérité, il obtient - sans l'avoir prémédité - le revirement de celles et ceux qui, enrôlés malgré eux dans la guerre, cherchaient à l'abattre et qui, à ses côtés, ont repris souveraineté sur eux-mêmes, ont redécouvert la notion d'Amour qui mettra systématiquement Véga en échec ? Ils disent d'ailleurs merci à Duke à leur manière...

Et ne sont-elles pas aussi dans son humilité permanente qui lui garantit l'esprit, le cœur et l'intuition toujours alertes et le soutien durable de sa famille d'adoption sans laquelle il ne pourrait pas grand chose ?

Alors Duke Fried, un faible ? Un fort ? Un chanceux ?... Tout Autre ? 😉


FOCUS SUR... LE 3ème ŒIL DE DUKE FRIED


D'une façon générale dans la série, le sujet des capacités de perceptions dites "extrasensorielles" n'est abordé explicitement qu'après l'arrivée de Maria / Phénicia (#50), personnage doté de telles capacités : elle pressent des dangers, permettant des actions anticipatrices, ce que l'on peut résumer par "don de clairvoyance".

Cependant, de telles capacités sont plus subtilement attribuées à son frère également, dès le début de la série, à travers des cauchemars à caractère prémonitoire notamment (comme dans #7). Et, pour la fin de #10, les auteurs ont, en plus, doté Duke d'une capacité très spécifique de perception, baptisée Télépathie en VO (au sens étymologique du terme ; Translucidateur en VF), lui permettant d'utiliser, dans l'environnement ambiant (ici en cours de combat aérien), une partie du spectre électromagnétique que les yeux "classiques" ne voient pas, et donc de localiser un jeune garçon à sauver, prisonnier d'un monstronef.

Peut-être le pouvoir de "super-vision" de Superman a-t-il pu inspirer cela. Mais il semble plus probable que, étant données les références récurrentes à la Science comme à la Conscience dans la série, et étant données les images qui nous sont montrées sur le sujet, les auteurs se soient inspirés d'autre chose de bien moins farfelu que Superman : ce qu'on appelle, pour simplifier, "le 3ème Oeil".

➡️ Chez les Hindouistes, il s'agit d'un chakra (centre d'énergie). Chez les bouddhistes, le Bouddha et les Bodhisattva sont représentés traditionnellement avec ce 3ème oeil dessiné ou façonné sur le front, entre les 2 yeux. L'épisode #63 nous montre (pas par hasard) le vénéré Bodhisattva Jizô (Jizô bosatsu, protecteur) représenté de la sorte. Les auteurs nous montrent aussi dans #70 les parents de Duke et Maria dotés d'un dessin au même emplacement (cf images). Certains ennemis possèdent une représentation semblable, qu'on appelle en Inde "bindi" ou "pottu".

➡️ Chez les Egyptiens, il est l’œil d'Horus ou Œil Oudjat (lié à la Protection).

On dirait bien qu'il a inspiré les adaptateurs français, qui ont fait le choix (délibéré) de baptiser HOROS le scientifique Zuril, à l'évidence du fait de son œil artificiel. Le cas de l’œil d'Horos est très intéressant : il s'agit, si l'on veut, d'un "faux 3ème oeil", donc d'une imposture; l'intuition est ici muselée au profit d'une sorte d'Intelligence Artificielle (IA) considérée comme digne de confiance voire infaillible. C'est un dévoiement de la Nature, en quelque sorte. Et le fait que cette IA ait été attribuée au camp ennemi n'est sans doute pas anodin. Zuril / Horos possède lui aussi le "bindi de l'Hindouisme" par ailleurs...

➡️ D'une façon générale, le 3ème Œil (naturel) est le centre de l'Intuition / du 6ème sens et donc pour résumer, un centre "des capacités de l'Esprit" ou encore "des capacités qui dépassent la Conscience" ou encore "des états étendus de conscience".

Mais dégageons-nous des courants spirituels et mythologies diverses et contentons-nous de la Science : nous possédons tous, disons à l'endroit que les auteurs nous montrent dans le cerveau du héros, cette glande qu'on appelle glande pinéale ou Épiphyse, endocrine, très particulière pas seulement parce qu'elle est liée au soleil/aux Photons... A vous de VOIR en quoi elle est si "space" 😉 Merci à l'auteur de ce blog bien étayé, parmi d'autres sites à consulter :

http://homme-et-espace.over-blog.com/.../la-glande...

Pourquoi cette capacité du héros n'a t-elle pas été utilisée plus d'une fois en 74 épisodes ? Nous ne savons pas répondre. Elle n'est pas le seul élément digne d'intérêt à avoir été vite relégué aux oubliettes. Ce qui semble évident cependant, c'est que les auteurs ont veillé à dépeindre le personnage comme "un être le plus ordinaire possible" (ils ont aussi abandonné les capacités de course et saut "surhumaines", tout comme le verdissement des cheveux et l'illumination des yeux lors des prémices de la métamorphose). Peut-être afin d'en faire un personnage bien plus semblable à nous qu'il n'y paraît ?!


ARCTURUS EST UNE ETOILE… DUKE EST UNE STAR !


L'Etoile a été utilisée par les auteurs de la série comme les astres que sont la Lune et le Soleil : pour faire des métaphores (d'où sans doute l'usage du mot Hoshi 星/ Etoile, à la place de Wakusei 惑星 / Planète - Terre, Euphor, etc. - très souvent). Par ailleurs, la "brûlure rouge" au bras d'Actarus est comparée à celle qui a dévasté sa planète natale, "L'étoile Fried"...

Une première chanson qui évoque la mémoire de la tragédie. Et quelques images "métaphoriques" (#30 et #33).

🎼🎼🎼🎼🎼🎼🎼🎼🎼🎼🎼🎼

"DAISUKE NO BALLAD" / 大介のバラード

(La Ballade de Daisuke) - Episode 30.

Paroles : TAMURA Tatsuo ; Compositeur / Arrangements : KIKUCHI Shunsuke ; Chanteur : SASAKI Isao (ささき いさお - Columbia Yurikago-Kai).

Hiroi uchû de hitotsu no hoshi ga kieta

Ano utsukushii Fried no hoshi

Chikyû to onaji taiyô to sora ga

Akuma no tsubasa ni yamiyon ni kieta

Daisuke ano kanashisa wo wasureru na

Duke Fried ni yomigaere

Kanashisa wo nidoto kurikaesanai tame ni

Kurai uchû de hitotsu no hoshi ga moeta

Ano utsukushii Fried no hoshi

Chikyû to onaji midori no daichi ga

Jigoku no honoo ni makka ni moeta

Daisuke ano kurushisa wo wasureru na

Duke Fried yo tachiagare

Kurushisa wo nidoto kurikaesanai tame ni

Chanson : https://www.youtube.com/watch?v=nXCUQpjhtOk

✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨

Traduction amateure, en respectant la mélodie (ajout de mots nécessaire en français) :

Une étoile a disparu dans le vaste univers,

Qu'elle était belle, l'étoile Fried, ô oui qu'elle était belle,

Avec son soleil et son ciel, pareils à ceux de la Terre,

Son bel éclat s'est éteint, d'un coup d'ailes du démon,

Daisuke, n'oublie jamais cet immense chagrin-là,

Relève-toi, Duke Fried, dresse-toi de toutes tes forces,

Pour ne plus jamais connaître cette profonde tristesse.

Une étoile a brûlé dans le sombre univers,

Qu'elle était belle, l'étoile Fried, ô oui qu'elle était belle,

Aux étendues vertes pareilles à celles de la Terre,

Elle s'est consumée dans le brasier de l'enfer,

Daisuke, n'oublie jamais cette immense douleur-là,

Relève-toi, Duke Fried, dresse-toi de toutes tes forces,

Pour ne plus jamais connaître cette profonde souffrance.

✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨


Définition de la Ballade : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ballade


✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨


Image : écran-titre japonais de l'épisode 74 : Towa ni kagayake! Futatsu no hoshi / 永遠に輝け!二つの星 / "Brillez pour l'éternité, ô vous les deux étoiles !"

Cet épisode comporte une autre chanson, qui traduit sans doute l'autre facette de la "brûlure" : Duke a été guéri de son mal par une radiation inverse de celle qui l'avait causé (cf #71 et le Non-Dualisme). La chanson qui suit parle de cette "chose" qui irradie positivement, à laquelle aucun mal ne résiste et dont notre cœur d'enfant se souvient. Merci au doublage français d'avoir choisi un nom d'étoile - et pas n'importe laquelle ! - pour créer l'intemporel prénom Actarus !

Arcturus est une gigantesque étoile rouge très brillante ; en astronomie chinoise, elle symbolise le Roi céleste.


🎼🎼🎼🎼🎼🎼🎼🎼🎼🎼🎼🎼


"MOERU AI NO HOSHI" / もえる愛の星

(Etoile qui irradie d'amour) - Episode 74.

Paroles : HOTOMI Kôgo ; Compositeur / Arrangements : KIKUCHI Shunsuke ; Chanteur : SASAKI Isao (ささき いさお).

Atarashii hoshi ga tobu

Moeru ai no hoshi

Tatakai no kanashisa wo

Mune ni dakishimete

Hateshinai uchû kara

Itsuka mata kaette kite hoshii

Sayônara sono hi made

Tonde yuke Duke Fried

Uchû no ôji

Moeru, moeru ai no hoshi

Tada hitori hoshi ga tobu

Yume wo sagasu hoshi

Arasoi no munashisa ni

Hikaru ano namida

Hohoemi ga modottara

Itsuka mata kaette kite hoshii

Sayônara itsumademo

Wasurenai Duke Fried

Uchû no ôji

Moeru, moeru ai no hoshi

Sayônara itsumademo

Wasurenai Duke Fried

Uchû no ôji

Moeru, moeru ai no hoshi


☀️🌟✨☀️🌟✨☀️🌟✨☀️🌟✨


Traduction amateure, en respectant la mélodie (ajout de mots nécessaire en français) :

Une étoile nouvelle suit maintenant son cours,

Une étoile qui irradie d'Amour,

Bien triste est la guerre, bien triste est la guerre,

Mon cœur, je le sens qui se serre,

Depuis ce vaste espace sans fin,

De te revoir oui j'ai le secret espoir,

D'ici là Au revoir, d'ici là Au revoir,

Va vers ton destin, Duke Fried, va vers ton destin,

Prince du Cosmos,

Etoile qui flamboie, qui irradie d'Amour.

Une étoile solitaire suit maintenant son cours,

Une étoile vers son rêve de toujours,

Bien vaine est la guerre, bien vaine est la guerre,

Faisant briller seulement des larmes,

Quand reviendront, reviendront les sourires,

Te retrouver, te retrouver j'aimerais,

Adieu à jamais, Adieu à jamais,

Au fond de mon cœur, Duke Fried, je te garderai,

Prince du Cosmos,

Etoile qui flamboie, qui irradie d'Amour.

Adieu à jamais, Adieu à jamais,

Au fond de mon cœur, Duke Fried, je te garderai,

Prince du Cosmos,

Etoile qui flamboie, qui irradie d'Amour.

☀️🌟✨☀️🌟✨☀️🌟✨☀️🌟✨

Chanson ici : https://www.youtube.com/watch?v=d1ptAuDq_4I


Analyse 1/4

Analyse 2/4

Analyse 3/4

Analyse 4/4

Les "victoires" de Duke Fried

Le 3ème Oeil de Duke Fried

Arcturus est une étoile, Duke est une Star (1/2)

Arcturus est une étoile, Duke est une Star (2/2)

Hikaru MAKIBA 牧葉 ひかる

(Vénusia RIGEL)


Une belle histoire avortée.


PLACE A LA COMPLÉMENTARITÉ HOMME-FEMME avec HIKARU / VENUSIA, ses AILES et l'anniversaire de l'épisode 37 (43 ans) 翼に命をかけろ! / Tsubasa ni inochi o kakero! / Abandonne ta vie à tes Ailes ! / VF : Une étoile est morte.

👫🦅💥🎂💖👫🦅💥🎂💖👫🦅💥🎂

Episode "tournant" (nous sommes ici à la moitié de la série), signé MAJIMA Mitsuru au scénario et KOMATSUBARA Kazuo à l'Animation pour la dernière fois sur la série. Episode caractérisé par :

- les changements de tenues civiles de Daisuke / Actarus et Hikaru / Vénusia, sur fond de conflit entre ancienneté et modernité animé de main de maître (plutôt mitrailleur ici) par Danbei / Rigel;

- Le changement d'objectif de conquête des forces de Véga, désormais contraintes de trouver une nouvelle source d'approvisionnement en énergie;

- Le fait que Gorô découvre à son tour le secret de Daisuke;

- Une nouvelle étape dans l'évolution de Hikaru :

➡️ Jusqu'à #22 : Hikaru montre le côté orgueilleux de ce qu'est "être amoureux" (elle cherche à ce que son ami s'intéresse à elle, s'offusque si tel n'est pas le cas, se vexe et s'enflamme s'il n'est pas transparent avec elle...) Son Ego la domine;

#23 : elle découvre par accident la véritable identité de Daisuke, comprend l'enjeu et maîtrise la crainte automatique (cf Ego) que déclenche cette découverte;

#25 : elle découvre et comprend la souffrance psychique de son ami et fait l'expérience de la compassion;

#27 : elle reçoit un don de sang de Daisuke, se dépasse en se découvrant un côté "offensif" et fait basculer par son action une situation désespérée;

#30 : elle découvre et comprend la douleur et le "talon d'Achille" de Duke;

#34 : elle s'expose corps et âme pour le protéger, montrant une partie masculine d'elle-même (Animus) face à un "loup";

➡️ Désormais, elle assume autant sa féminité que cette part masculine, ce qui fait d'elle un personnage finalement aussi équilibré que son ami. Elle prend une place sur un champ de bataille, aérien cette fois, et devient à force de détermination "les ailes de Duke", tout en découvrant qu'elle aussi possède des "ailes", dans une nouvelle situation désespérée. Elle vient de s'élever encore un peu et pas seulement dans les airs... Et elle vient donc de se "connecter" davantage à son ami, prémices d'un futur assemblage par machines interposées qui ne se limiteront bientôt plus à l'espace aérien. Dans cette série, toutes les dimensions de l'espace font peut-être bien écho à toutes les dimensions de l'être humain, y compris à la part masculine des femmes (écho à la part féminine - Anima - des hommes).

⚠️⚠️⚠️⚠️⚠️⚠️⚠️

Grendizer n'est pas la première série de robots géants à mettre des femmes sur le devant des scènes de combat : citons Mazinger Z (1972), Great Mazinger (1974) et le diptyque Getter Robo / Getter Robo G (1974-1975). En revanche, Grendizer sera la première à mettre en avant la PARITÉ totale au travers des assemblages de vaisseaux, à compter de l'épisode 50 avec l'intégration, malgré son jeune âge, de Maria / Phénicia dans la Grendizer Team, ce qui mérite une mention spéciale.


UNE BELLE TENTATIVE AVORTÉE

Évoquer le cas d'Hikaru Makiba - littéralement si l'on veut : "petit morceau de prairie qui rayonne" - est un exercice encore plus délicat que pour Duke Fried, dans la mesure où ce personnage possède, disons, autant de fans que de détracteurs. Ceci est particulièrement vrai au pays du Soleil levant.

Hikaru est une version "revue et corrigée" de la Hikaru MAKINO du film Uchû enban Daisensô (prototype de la série UFO Robo Grendizer.) Si la charte psychologique du personnage a déjà ses bases, le personnage a été retravaillé graphiquement et ses nouveaux traits ne sont pas sans rappeler ceux de Michiru SAOTOME, personnage du diptyque Getter Robo / Getter Robo G (1974-1975).

🔥 UN PROTAGONISTE FÉMININ ATYPIQUE

Rien ne semblait prédisposer Hikaru à devenir l'un des quatre "maillons" de la Grendizer Team / Patrouille des Aigles et les auteurs ont fait fort ici aussi pour "sortir des cadres". Un personnage féminin partenaire à part entière du protagoniste principal dans une série de robots géants n'est pas nouveau : dans Mazinger Z (1972), Sayaka Yumi épaule Kôji Kabuto et dans Great Mazinger (1974), Jun Hono fait de même pour Tetsuya Tsurugi. Ces deux figures, qui sont des exemples parmi d'autres, sont, d'une certaine façon, "préparées" à faire face aux dangers susceptibles de menacer l'Humanité : Sayaka est parfaitement capable de piloter un robot géant tandis que Jun a été spécialement entraînée pour cela depuis l'enfance.

Rien de comparable chez Hikaru ! C'est l'une des 1ères choses qui la rendent intéressante : elle passe, en quelques épisodes, du statut de personnage secondaire à celui de soutien de premier plan, tenant progressivement le même rôle que Kôji, donc avec un appareil "attitré" se combinant à Grendizer. Et ce au grand dam de nombreux téléspectateurs masculins, disons-le aussi, l'époque étant particulièrement sexiste au Japon (comme en France). Tôei ose donc relever un double challenge : imposer un protagoniste principal atypique et une partenaire tout aussi "perturbatrice". Conservateurs, s'abstenir ! Nous en reparlerons en Partie 2...

🔥 UN ÉLAN IRRÉPRESSIBLE (a priori)

Elle est présentée d'abord comme une jeune fille de la campagne, ordinaire, calme et très saine, partagée entre les études, ses responsabilités de sœur aînée orpheline de mère (point commun avec Duke) et son travail au ranch Shirakaba (vu le temps que passe son père Danbei sur son perchoir, on peut même se demander si elle ne fait pas le travail toute seule ou presque avec Daisuke). Hikaru ne semble justifier sa présence que par l'attirance qu'elle éprouve vis-à-vis de Daisuke : on l'observe entichée de celui qu'elle prend - couverture de l'intéressé oblige - pour un garçon de ferme "de même niveau qu'elle" (#3, #11, #14, #17), censé, dans son esprit, s'intéresser à elle vu l'énergie qu'elle déploie pour cela. Elle projette à l'évidence sur lui l'image d'un "prince charmant" ! Elle manifeste régulièrement son orgueil via son mécontentement face aux réactions de mise à distance de son ami. Il faut attendre #23 pour qu'un choc la fasse changer de niveau de conscience de la situation et d'elle-même.

Si elle se doute de quelque chose dès l'épisode #7, elle découvre dans #23 la véritable identité, extraterrestre, de son ami. Nous le savons prince (déchu) depuis #2 mais ce n'est pas ainsi qu'il se présente à elle. D'abord effrayée, elle acquiert vite de nouveaux repères (sa projection change) et comprend l'importance de l'enjeu; son amour avoué (en VO) pour Daisuke la pousse à vouloir aider Duke Fried dans ses combats. Elle fera donc fi des comportements (très) dissuasifs de ce dernier et montrera sans peine ce qu'elle peut apporter de positif, voire indispensable, dans la lutte. A commencer par le réconfort que son cadre de vie (le ranch et sa famille) et ses sentiments procurent au moral de Duke, qui doit dès #30 résister aussi à l'effet invalidant de sa blessure au bras.

Avant cela, #24 et surtout #25 et le diptyque #26-27 marquent une autre étape de son évolution : en assistant au sacrifice de Naiida / Aphélie, elle accède à une autre signification de l'Amour. Grièvement blessée lors du raid mené par Blacky / Hydargos contre le Centre, elle reçoit de Daisuke le sang dont elle a besoin pour se remettre vite et bien, ce qui accroît sa confiance en elle; visiblement "dopée" pour quelque temps et consciente d'être seule à pouvoir agir, elle prend l'initiative offensive décisive. Cet engagement physique dans la lutte s'accroît encore lorsqu'elle s'interpose courageusement, par amour, entre Daisuke et Gauss dans #34. Et cet amour évolue en même temps que Hikaru.

L'évolution de la jeune femme, comme vu à l'occasion d'autres publications, ne s'arrête donc pas là.


💓☀️💐🎀🤸‍♂️🏇🌺💓☀️💐🎀🤸‍♂️🏇🌺


🔥 UN COUPLE IMPROBABLE MAIS VRAI...

Les circonstances donnent une nouvelle fois à Hikaru l'occasion de franchir un cap décisif dans #37 : guidée par un Kôji invalide, aux commandes d'un Double Spazer qui n'était pas censé les lui offrir, elle s'engage totalement et sauve Duke d'une mort certaine. Elle réussit le couplage du même appareil à Grendizer pour vaincre le monstronef du #38 et parvient à préserver la sécurité du Centre dans #39. Ces trois épisodes "tournant" se concluent par son intégration, dans les meilleures conditions possibles (donc avec la bénédiction de Umon et d'un Danbei fier de sa fille "au sang de Bushi"), dans la Grendizer Team / Patrouille des Aigles comme elle le souhaitait, avec au final son propre appareil à piloter et à combiner à Grendizer. Ce que Duke ne vit apparemment pas comme un échec de sa "stratégie dissuasive" (le comportement de son père adoptif aidant) mais comme une nouvelle expérience de vie à accepter et qui le contraint à un nouveau partage de responsabilités. Il semble qu'il ne le regrettera pas ! Ici, le changement s'accepte et se conduit... L'enjeu, lui, ne change pas : la Paix sur Terre.

🔥... ET MÊME IKI, NON ❓‼️🤔

Avec d'autres comme Ichijô (Bouddhisme unificateur et égalitaire exprimé dans le Sûtra du Lotus), Ki (philosophie du souffle vital), Makoto (sincérité en tant que forme d'amour et basée sur une nécessité intérieure), Mono no aware (sentiment esthétique des choses), etc., Iki (粋) est une notion essentielle de la pensée japonaise. On la rattache aux domaines de la philosophie et de l'esthétique. Elle se rapporte à "la relation non banale, non vulgaire entre homme et femme". On pourrait, comme tout occidental cherche à le faire, la réduire aux termes d’Élégance, Finesse, Bon goût, Pureté, Sensibilité, Simplicité mêlant sincérité et audace... Marco Pellitteri, qui en parle dans plusieurs de ses ouvrages, la résume par "La Grâce". Mais peut-être peut-on dire aussi qu'il s'agit du "truc louche" qu'évoque Gorô / Mizar dans #14, lorsqu'il observe Hikaru et Daisuke s'éclipser ensemble en tenue traditionnelle.

"Iki se structure en 3 moments" comme l'explique le philosophe japonais KUKI Shûzô (précisions de MORITA Yoshinori, illustrées par des scènes de la série - voir images) :

🤩 1er moment : "Le Charme" ou "La coquetterie", soit "la relation (...) renfermant une distance potentielle. Plus cette distance est raccourcie par le rapprochement, plus le charme augmente (...) Mais quel que soit le rapprochement, cette distance ne disparaît jamais (...)" Selon Kuki, "la coquetterie c'est de savoir goûter en tant que telle la possibilité infinie des relations homme-femme d'une façon dynamique et active."

🤩 2ème moment : "La Force d'âme". Soit "une puissante conscience exprimant une sorte de 'résistance' (...) On y voit apparaître l'idéalisme du Bushidô (esprit des chevaliers Bushi). C'est la spiritualisation de la coquetterie (...)" Peut-être n'est-il donc pas anodin que les ancêtres de Danbei, donc de Hikaru, sont présentés comme Bushi (on sait par ailleurs, par les auteurs eux-mêmes, que Duke se bat 'à la MIYAMOTO Musashi', célèbre philosophe, épéiste et maître Bushi japonais, auteur de 'l'art des 2 sabres' et du Dokkôdô / La Voie à suivre seul).

🤩 3ème moment : "Le Détachement", ou "le renoncement" dit "akirame". "Iki est un état d'esprit de liberté, de disponibilité, prisonnier de rien et détaché des choses réelles (...) A l’arrière-plan se trouve l'anti-réalisme du Bouddhisme : le monde est impermanent et vide."

"VIVRE pleinement sa liberté d'esprit dans la mesure où la coquetterie atteint le détachement par la conscience du destin." C'est ainsi que KUKI résume cette notion subtile qui célèbre la Vie. En résumé occidental pour ce qui nous intéresse : Hikaru apprend et nous apprend du même coup, entre autres, qu'Aimer est "tout un art", comme l'explique le célèbre sociologue Erich FROMM.

🔥 SOIS BELLE ET TAIS TOI... LE CHARME ROMPU

Les auteurs modifient, dans le dernier tiers de la série, la trajectoire du personnage, jugée inconvenante par un certain public (on suppose sans peine qu'il s'agit de celui qui achète des jouets qu'il faut impérativement vendre pour rentabiliser une série qui coûte très cher aux sponsors...) Alors Hikaru gagne, sous la pression, le droit de se faire "placardiser", tout comme Banta d'ailleurs (lui disparaît totalement après #31 alors qu'il était prévu au pilotage du Drill Spazer / Fossoirak, évoluant donc lui aussi - Source Wikipedia japonais, à vérifier). La reconnaissance des qualités de Hikaru par son entourage fictionnel et la maturation de sa relation avec ses amis, Duke en particulier, pâtit de l'arrivée (très bancale) de Maria, la jeune sœur "tout feu tout flamme" de ce dernier (#49); personnage pourtant déjà vu au Japon dans 魔女っ子メグちゃん / Majokko Meg-chan, chargée de ramener la féminité à un niveau "socialement acceptable" 🧐🤔 Si Hikaru saura toujours se faire entendre (#66 où elle insiste pour partir en mission avec son ami ou #67 où elle s'oppose à lui pour protéger Maria), elle se trouvera de moins en moins au cœur de l'action, immobilisée ou blessée plus souvent (#52, #58, #64), lorsqu'elle ne disparaîtra pas purement et simplement.

Le rôle de la seiyû / comédienne de doublage japonaise, WAKASHIMA Chiyoko, se verra ainsi de plus en plus insipide, ce qui rendra son souvenir de la série très mitigé. Le producteur KATSUTA ira jusqu'à dire publiquement qu'il a "échoué à faire de Hikaru un personnage d'une grande féminité". VRAIMENT ⁉️‼️ Ne peut-on pas voir aussi tout ce qui a précédé comme un exploit, une expression de courage, même si cette expression n'a pu être développée jusqu'à la fin du fait de l'intervention de lobbyistes convaincants? Ces derniers sont allés, comme le précise KATSUTA sensei, en 2017 encore, tant il s'en souvient, jusqu'aux menaces de mort (idem pour le rôle tenu par Kôji)... 🙃

En France, le personnage n'est pas tellement plus aimé et la voix de la comédienne Jane Val, rarement appréciée des fans, joue peut-être un rôle dans cet état de fait.

Notons enfin que cette "déviation de trajectoire" qui a pour but, non seulement de "punir Hikaru pour son impertinence", mais aussi de remettre Kôji à une place soi-disant plus "noble" et commercialement plus "vendeuse", impacte aussi le personnage de Duke Fried, qui se retrouvera, dans plusieurs épisodes (#57, #70 notamment), réduit au rôle sans intérêt de "destructeur du monstre de la semaine". Le couple Grace Maria Fried - Kabuto Kôji n'est pas le préféré des fans japonais pour rien ! Ce que viendront confirmer / renforcer les manga divers de Dynamic ("repreneur de choses en main") qui font une place à ces personnages. Mais reste qu'il y aura toujours Fan et Fan et comme le dit Marco Pellitteri, "tout se négocie en fonction du degré de sensibilité de chacun" 😉

🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥

CONCLUSION :

Si la personnalité vive et enjouée de Maria apporte un "sang neuf" tout en formalisant la parité totale au sein de la Grendizer Team, son duo avec Kôji rejette "au coin" le personnage de Hikaru et, du même coup, réduit à néant le travail relatif à son évolution. On peut parler d'une tentative avortée d'imposer un personnage féminin atypique, différente de ceux qui l'ont précédée et donc intéressante, aux côtés d'un protagoniste principal qui s'en trouvait lui aussi plus intéressant encore. Ce tandem élégant a captivé les collégiennes et lycéennes japonaises en particulier, mais aussi certains de leurs pairs masculins. L'argument qui consistait à reprocher aux auteurs que ce public n'achetait pas les jouets et qu'il fallait donc faire en sorte de re-cibler les plus jeunes, a sonné le glas de la série telle que prévue au départ. En cela aussi, Duke et Hikaru demeurent finalement un couple "pour le meilleur comme pour le pire". Et n'en déplaise à certains : ce couple atypique est peut-être bien le plus durable qui soit ! 😘😁😉



La complémentarité Homme/Femme avec l'épisode 37

Analyse 1/2

Analyse 2/2


Gorô MAKIBA 牧葉 吾郎

(Mizar RIGEL)

L'enfant qui fait le lien entre le public enfantin et le contenu narratif mature.


Il est le jeune fils de Danbei / Rigel et le petit frère de Hikaru / Vénusia. C'est un enfant (de fermier, donc pas d'un milieu perçu comme élitiste) dont il est dit dans #26 (en VO) qu'il approche ses 8 ans. Il ne découvre l'identité réelle de Daisuke que dans #37, par conséquent son admiration pour ce dernier repose d'abord sur son courage et sa sagesse de garçon de ferme respectueux de la vie et en particulier de celle à laquelle tout enfant est particulièrement sensible : les animaux. Chevaux et oiseaux tiennent ainsi une place importante dans le cœur de Gorô et des épisodes qui le mettront en avant auront donc pour "acteurs du jour" ces animaux (#17, #21, #33, #62).

Contrairement aux enfants qui tiennent le même genre de rôle dans des séries comportant le même type d'équipe de protagonistes, comme Gatchaman / La Bataille des Planètes, il n'a pas de rôle autre que celui de représenter la candeur et les soubresauts de l'enfance en plein apprentissage, ses difficultés d'affirmation de soi face au père qu'est Danbei... et de permettre à Daisuke / Actarus de se positionner comme grand frère qui encourage, soutient et donne ses points de vue sur le monde. Pour cela, ce dernier utilise régulièrement des allégories à partir de choses "d'une simplicité enfantine". Gorô est particulièrement en vedette (et apprentissage) dans les épisodes suivants :

🎏 #22 : son admiration pour Daisuke est sérieusement entamée par ce que Gorô prend pour de la lâcheté de la part de son ami face à Banta. Même si Gorô est bien trop jeune et protégé pour comprendre, il choisira de refaire confiance à Daisuke grâce à l'observation du "courage d'une fleur solitaire", allégorie de la résilience et de la patience qui conduisent à la souveraineté véritable (de soi-même et non sur les autres) : la violence est partout dans la vie et il faut l'accepter, mais il faut apprendre à la "dompter", comme la colère et tant d'autres émotions...

🎏 #29 lui consacre un beau moment d'expression : c'est au tour de Gorô de se positionner comme "grand frère" pour le jeune Haruo qui n'est autre que l'ennemi du jour bien camouflé... Et sa démarche sincère, qui s'apparente finalement à celle de Daisuke qui touche régulièrement les "points sensibles" de ses ennemis, lui permettra la vie sauve dans une situation désespérée.

🎏 #33 : Gorô se positionne en soutien inconditionnel de Daisuke rabaissé par Danbei. Convaincu de la justesse et de l'intelligence du geste de son ami, il n'hésite pas à affronter son père dans un face à face à l'issue duquel il obtiendra ce qu'il réclame... de simple et juste.

🎏 #37 : Gorô apprend la véritable identité de Daisuke au cours du combat pour lequel il se trouve exceptionnellement aux 1ères loges, mais hélas nous n'aurons jamais son retour d'expérience... qui est finalement le nôtre depuis #1 et donc nous n'en avons sans doute pas besoin ! Par contre...

🎏 #38 : ... il se rattrape au moment où son père fait une nouvelle fois preuve d'injustice vis-à-vis de Daisuke et cette fois, ça rigole encore moins qu'avant ! C'est une énorme colère que Gorô doit gérer cette fois et sa sœur l'y aide pour que l'émotion ne vienne pas dévoiler le secret qui doit le rester. Pas pour longtemps, puisque "la vérité sort toujours de la bouche des enfants" !

🎏 #39 : contrarié que Duke refuse d'emmener Hikaru se battre avec lui malgré la belle démonstration de force et habileté de cette dernière - Gorô, entraîné par son père, estime qu'il en va de l'honneur de leur famille -, il réclame une explication valable. Il l'obtient bien vite, là encore grâce à une simple poignée de foin et quelques mots pour accompagner cette allégorie du "vrai travail admirable" : celui de l'homme qui produit pour vivre et préserver la vie. La VF fait un discours particulièrement sexiste alors qu'il s'agit d'un propos simplement pacifiste, qui dépeint l'élan guerrier gratuit comme tout sauf admirable.

🎏 #45 : comme dans #32, Gorô reçoit l'entier soutien de son "grand frère" face au manque de tolérance et de confiance de ses aînés. Ces encouragements permettront à l'enfant des victoires personnelles importantes, en particulier dans #45 où sa ténacité permet de comprendre rapidement le plan d'invasion du Centre par des fourmis géantes.

🎏 #62 : grâce à la détermination de Gorô à sauver le cygne blessé qu'il a recueilli, Umon découvrira le nouveau stratagème diabolique des forces de Véga dissimulé dans cet oiseau ! Seul un cœur comme celui de Gorô, soutenu par Daisuke toujours, pouvait permettre de déjouer une telle machination.

⚠️ Nous pourrions ajouter d'autres exemples intéressants. Globalement, ce qui caractérise le personnage de Gorô ressemble à ce qu'on appellerait aujourd'hui l'apprentissage de L'INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE (que Umon et Daisuke encouragent), concept qui n'existe pas à l'époque dans le vocabulaire courant, comme celui de Résilience.

Depuis Descartes, on opposait régulièrement l'Intelligence (capacité de s'adapter à des situations diverses et à résoudre des problèmes) et les Émotions, assimilées à l'Instinct. Or depuis une trentaine d'années, ce qui a aussi été parfois nommé "intelligence du Cœur" est reconnue comme étant la clé de la réussite personnelle et "peut-être même du Bonheur" 😉 N'est-ce pas une forme "d'Education émotionnelle" que les auteurs nous ont un jour proposée, à nous, enfants des années 70 et 80 : mieux identifier, à travers les yeux de Gorô, Daisuke et les autres, nos émotions et approcher des façons d'y faire face, pour une vie plus épanouie et avec moins de violence gratuite ? Tout en tâchant de d'abord faire vendre des jouets !




Analyse

Danbei MAKIBA

牧葉 団兵衛(まきば だんべえ)

(RIGEL)

L'anti-héros détourné de ses responsabilités d'adulte par son obsession des Westerns US ... Mais qui est en fait un héros japonais sans qui le moral des troupes reste en berne !

Personnage de Gô Nagai adapté pour l'univers Grendizer.


Un personnage "pas si bête que nous en avons l'air" (expression tirée de l'épisode 68 en VF) !


Il est, avec KABUTO Kôji, un personnage de Gô Nagai "invité" dans la série, issu de plusieurs manga (et leur adaptation animée) antérieurs à Grendizer :

- Cutie Honey (キューティーハニー) où il est HAYAMI Danbei,

- Abashiri Ikka (あばしり一家) / La famille Abashiri, où il est ABASHIRI Daemon (image n°1), antérieur au précédent.


Dans "La grande bataille des soucoupes de l'espace", moyen métrage qui sert de base à la série UFO Robo Grendizer, le personnage est cependant très différent.


Rappelons juste que Rigel, en VO, co-gère le Ranch Shirakaba avec le Professeur Umon. Ce dernier dit de ce personnage qu'il "exagère un peu", façon de dire qu'il en fait "des tonnes"! Peut-être pour compenser sa taille et son physique ingrat ? A moins que cela ait un rapport avec le (soi-disant) passé de Rigel au "Far Ouest" ?! En tous cas, Rigel joue un rôle burlesque qui atténue régulièrement le ton dramatique de la série (et qui évolue au cours de celle-ci). S'il paraît d'abord naïf, hystérique et bougon, on peut noter aussi que :


- il incarne une catégorie sociale très différente de celle incarnée par le Pr Procyon mais ces 2 "mondes" apparaissent néanmoins complémentaires ;

- il incarne une époque révolue, héritée des samouraïs (ses ancêtres), et une culture japonaise respectueuse des anciens et des traditions, qui côtoie, voire soutient, un monde de technologies d'avenir; il aime rappeler qu'il maîtrise Ninjutsu et Aikidô !

- il incarne une forme de générosité et de combativité soutenantes dans les moments difficiles, malgré son apparent mépris à l'égard d'Actarus au début et la grande maladresse, proche de la sénilité, dont il peut faire preuve ; il aime et cherche à protéger ses enfants à sa manière; il a des principes qui apparaissent sains (et que ses enfants doivent parfois lui rappeler);

- Fermier, il est conscient que la nature est aussi un "remède" contre divers maux humains et la respecte pour tous les bienfaits qu'elle apporte;

- bien que vivant "dans son monde", il accueille volontiers des invités d'autres horizons et n'est pas en rupture avec la jeunesse : il n'existe pas de "fracture générationnelle" au sein de la famille Makiba, ni entre Rigel et Actarus et Alcor.


Bien qu'ayant l'apparence d'un personnage destiné à faire des clins d'œil au western cinématographique (comme d'autres personnages), il n'en demeure pas moins un vrai Japonais, dont les ancêtres sont Bushi.


Le livre "Goldorak, l'Aventure continue" (PUFR, 2018) parle aussi de Rigel !

Et vous, de Rigel, vous diriez quoi ?!




Analyse

Genzô UMON (Shochô) 宇門 源蔵 (所長) (Professeur PROCYON)

La figure de l'adulte responsable par excellence, sans qui toute entreprise de résistance est vouée à l'échec.


Il est celui sans qui nos héros n'auraient jamais pu remporter la victoire sur les troupes de Véga, C'est un fait : dans toutes les séries mettant en scène des robots géants, il existe toujours un chercheur/un savant/un scientifique qui incarne, vis-à-vis du ou des héros, non seulement une figure paternelle mais également le dépositaire d'un certain savoir et d'une expérience de la vie dont ces derniers, généralement jeunes, ne peuvent (pas encore du moins) se targuer.

Plus encore que les autres représentants de cette catégorie spécifique (Gennosuke Yumi dans Mazinger Z ou Kenzô Kabuto dans Great Mazinger), le professeur Umon/Procyon, qui dirige le Centre de recherches spatiales (校長 = Kôchô = Directeur d'établissement), joue un rôle majeur dans l'intrigue et y est présent du début à la fin. S'il n'est pas le créateur du mécha titulaire, il imagine, conçoit et met au point les différents appareils qu'utiliseront les compagnons de Duke Fried/Actarus pour seconder celui-ci dans son combat, faisant de Grendizer/Goldorak un "super robot" quasi invulnérable.

Co-gérant du ranch Makiba dans la VO, il peut être alors vu comme une sorte de "version très haut de gamme" du japonais pétri de culture et de traditions qu'est Danbei/Rigel avec lequel il contraste : à l'inverse de ce dernier, il est grand et porte une moustache fournie et bien taillée, a un esprit calme, aiguisé et réfléchi toujours en éveil, des connaissances techniques étendues et un certain sens de la stratégie. Tous deux se complètent néanmoins pour offrir au héros de l'histoire de quoi combattre avec endurance et remporter la victoire.

Comme il l'explique à Kôji/Alcor dès le 2ème épisode, c'est lui qui a retrouvé et soigné Duke Fried/Actarus lorsque celui-ci s'est abattu sur Terre. Son orientation est clairement humaniste : il lui a apporté son aide et lui a même donné une nouvelle identité, celle de Daisuke Umon/Actarus Procyon, le présentant ensuite comme son fils à un entourage simple et accueillant, permettant ainsi à l'extraterrestre traumatisé de se reconstruire et de vivre comme un terrien ordinaire dans la plus grande discrétion. Même si Duke/Actarus est le détenteur d'un savoir et d'un moyen de défense indispensable par la suite, Umon/Procyon ne cherche pas à utiliser le jeune homme comme d'autres le feraient ; il le laisse entièrement libre de ses choix tout en lui facilitant la tâche et lui apportant le cadre, l'écoute et les soins nécessaires à une action efficace. Réciproquement Duke/Actarus est à l'écoute de ce père adoptif et lui rend son affection à sa manière (#18 entre autres). La "flamme de l'Amour" brûle dans le cœur des 2 hommes, comme le révèle l'ép.5 ; il semble clair que le professeur a fait en sorte de raviver celle de l'extraterrestre et qu'il fait en sorte qu'elle ne s'éteigne pas...

Umon/Procyon exprime également une certaine affection envers Kôji/Alcor, il s'en sent responsable (#18) et lui remet parfois les idées en place plus ou moins sèchement (épisode #7). Il en est de même avec Danbei/Rigel et sa petite famille. Sa complicité avec le fermier ne fait d'ailleurs aucun doute (épisodes #5, #14, #39, #66) et il sait également reconnaître les mérites de Hikaru/Vénusia lorsque celle-ci prend part de manière plus active au conflit en cours. Il se montrera cependant un peu plus réservé vis-à-vis de Maria/Phénicia en dépit de ses indéniables qualités mais acceptera finalement de l'intégrer au sein de la Patrouille des Aigles.

A l'instar des différents protagonistes, son rôle prend de plus en plus d'importance au fil de la série. Le scientifique devient aussi résistant et fin tacticien, étudiant minutieusement les attaques répétées des forces de Véga, un technicien capable d'identifier les points faibles de Grendizer/Goldorak pour ensuite les corriger, un concepteur de talent en mettant au point avec son équipe les différents spazers (Double Spazer/Alcorak, Marine Spazer/Vénusiak et Drill Spazer/Fossoirak) destinés à seconder Goldorak, mais également d'autres appareils tout aussi efficaces bien que vus seulement le temps d'un épisode comme l'Ultra-submarine/Aquarak (#67) et le Cosmo Special/Cosmorak (#73-74). Même le brillant scientifique Véghien Zuril/Horos ne saura le mettre en échec.

Dans le dernier épisode, il ne cherchera pas à empêcher les deux extraterrestres de repartir vers leur terre natale, les laissant libres de leurs choix. Les multiples talents de ce personnage, aussi charismatique que discret et plein de Bonté, en font une figure remarquable ... et marquante. Les kanji de son nom ne laissent pas non plus indifférent : Umon 宇門 signifiant, si l'on veut, "Porte du Ciel"...


Analyse

Banta ARANO

荒野 番太(あらの ばんた) (Banta)

Le boulet de service qui aurait pu "grandir" si on lui avait laissé une chance! Personnage du scénariste Keisuke FUJIKAWA.


La VF aurait pu adapter Banta en Bêta mais elle n'en a rien fait 😉 Banta et sa mère sont les voisins de la famille Makiba/Rigel et possèdent eux aussi un ranch (le ranch Arano) que jamais on ne voit dans la série où il est simplement évoqué (#4, #18). Banta apparaît dès l'épisode 3 en élève, comme Vénusia, du lycée (agricole ?) Yatsugatake.

Les kanji 荒野 signifient littéralement "plaines sauvages" et ce sont les furigana あらの signifiant la prononciation du nom propre ARANO qu'il faut retenir. Quant aux kanji 番太 (Banta), s'ils peuvent évoquer un "personnage épais", ils correspondent sans doute d'abord à un personnage pouvant être jovial mais qui ne sert à rien, voire aussi à une définition du "guetteur" qui impliquerait un statut particulièrement mal vu au Japon : celui de Burakumin, autrement dit une sorte de "parasite" de la société.

Ce sujet de la Discrimination au Japon est, peut-être, abordé ici de façon implicite au travers de ce personnage ventripotent drôlement attifé, apparaissant épisodiquement jusqu'à l'épisode 31 à la suite duquel on n'en entend plus parler. Aurait-il pu évoluer, comme plusieurs personnages au fil de la série, s'il avait été maintenu au-delà ? Car les occasions de s'élever au contact des autres ne manquent pas, pour ce "phénomène de foire" ; il sait exprimer des sentiments positifs et donner de rares coups de main comme dans #5 (il sort Kôji/Alcor d'un avion en feu) et #12 (il éprouve de la compassion à l'égard de Miyuki/Cassiopée). Les occasions sont là mais jamais il ne les saisit !

Draguer Vénusia de façon grossière, s'inviter de façon grossière, se comporter en groupe de façon grossière comme manger de façon grossière... est ce qui domine chez ce personnage qui caricature le grotesque. On n'a qu'une envie : renvoyer chez lui d'un coup de pied au derrière cet opportuniste couard et encombrant, mis en contraste avec Boss/Bélier dans #14 et #31 de manière à faire comprendre ce qui les distingue/oppose.

Le pantalon blanc de Banta, comme son Sombrero, semblent typiques de la tenue des ouvriers agricoles mexicains (peones) et le fait qu'il cherche à se donner un air supérieur à cheval font penser au charro mexicain qui tente de se prendre pour ce qu'il n'est pas, jusqu'à en venir aux mains. Dès son apparition (#3) il extirpe très concrètement et vigoureusement Yamada/Antarès de sa pourtant cruciale mission, ce qui causera des tracas majeurs au ranch... Nous apprenons dans #22 que Banta fait du Karaté, ce qu'il veut mettre en valeur pour montrer à Vénusia "ce qu'il vaut".

Son caractère "macho" piqué de forfanterie semble en totale adéquation avec l'image du mâle mexicain qui s'est construite au fil du temps, mise régulièrement en contraste avec les héros justiciers américains. L'épisode 22 nous montre clairement la différence entre le machisme incarné par Banta et le véritable courage incarné par Daisuke/Actarus...

Les 4 couleurs de son t-shirt nous interpellent par ailleurs : 4 couleurs primaires pour accentuer le côté "primitif" du personnage ? Clin d’œil aux BD américaines (parues durant l'ère Shôwa) rassemblées sous la bannière "Four Color" (4 color étant le surnom dont Kôji affuble Banta en VO), qui fut la rampe de lancement de nombre d'histoires et de héros US ? Nous ne le saurons sans doute jamais.

Néanmoins la tenue vestimentaire de Banta, à côté des tenues portées au Ranch Shirakaba, nous font dire que les clins d'oeil au "Western" sont bien là ; nous y consacrerons une ou 2 prochaines publications, en sachant que la série, si elle utilise des références US parmi d'autres références étrangères, n'en est pas moins de culture 100% japonaise et met en avant et en valeur cette culture et ses caractéristiques et valeurs-socle.


LA MÈRE DE BANTA : 荒野 ハラ(あらの ハラ)/ ARANO Hara.

Elle apparaît pour la 1ère fois à l'épisode 6. Elle nous est montrée comme une "femme forte" élevant seule son unique enfant.

Si Hara était écrit en kanji, il pourrait être :

- soit un clin d’œil au village de Hara (原村 = Haramura), dans la préfecture de Nagano au pied des Monts Yatsugatake, connu pour ses activités agricoles (et notamment son lycée agricole Yatsugatake !), son musée d'Art, les personnalités qui y sont nées...

- soit un clin d’œil au Ventre là encore (le hara 腹 étant celui du Hara-kiri).

Mais ici, Hara est en katakana et c'est le même que celui de... Scarlett O'Hara, dont nous sommes évidemment à l'opposé ! Encore un jeu de mots ?!


On peut enfin noter que Banta et sa mère, bien que demeurant à proximité du Centre de recherches spatiales du Professeur Umon/Procyon et du ranch Shirakaba sont les seuls personnages récurrents à ne pas avoir percé le secret de la véritable identité de Daisuke/Actarus, bien que Banta ait eu l'occasion de voir Grendizer/Goldorak (# 5, # 6, #31). Un tel secret, ça se mérite !😁


Analyse

Grace Maria FRIED (Ôjo)

グレース・マリア・フリード (王女)

(Sa Grâce la princesse Phénicia d'EUPHOR)

Soeur cadette de Duke / Actarus, autrefois princesse de Fried / Euphor et... Reine du sang-froid à faire pâlir les garçons !

Personnage du studio Araki Prod. inspiré de Meg la Sorcière.


La petite sœur de Duke/Actarus est un personnage aussi intriguant que revigorant et séduisant. Elle débarque pour le dernier tiers de la série et y prend très vite une place de choix afin, semble-t-il de donner un coup de peps à la série dont le succès s’essouffle un peu trop au Japon (les taux d'audience excellents ont régulièrement chuté depuis #25 mais même s'ils remontent avec l'arrivée de Maria et restent très bons, ils n'atteindront plus le niveau du début et surtout : les produits dérivés se vendent très mal). Maria devient rapidement une héroïne très appréciée - davantage que son frère - au Japon. Les manga dérivés et crossover divers lui font une belle place (au contraire de son frère sans lequel, pourtant, elle ne serait pas la Maria tant appréciée de la série).

Nous apprenons que Maria a 14 ans dans la VO (#50). Elle vit sur Terre depuis "un certain temps", dans des conditions d'intégration qu'on ignore (elle y est apparemment arrivée bien avant son frère mais la timeline reste vague). Contrairement à Duke, elle n'a qu'une seule identité et aucun traumatisme apparent ni souvenir de ses origines, ni même de l'attaque de sa planète (elle ne nous est pas présentée amnésique, seulement arrivée trop jeune sur Terre pour pouvoir se souvenir).

Elle assimile instantanément, et avec un aplomb surprenant, les révélations de celui qu'elle appelle Grand-père (son précepteur en VF), puis s'en va-t-en-guerre sur son destrier (moto), jurant de reprendre Grendizer (en VO), non sans que nous soit révélé une partie au moins du mystère du médaillon de Fried/Euphor qu'elle porte comme son frère à son cou. Parvenue avec une facilité déconcertante au Centre de recherches spatiales sans se faire repérer, pour des retrouvailles émouvantes, elle arrive à point nommé pour devenir celle qui pilotera le vaisseau Drill Spazer/Fossoirak, tout en apportant la parité totale à la Grendizer Team/Patrouille des Aigles. L'épisode 50 nous révèle qu'elle possède un don de prescience (dont n'est pas totalement dénué son frère pour qui les prémonitions sont fréquentes).

Dès #49, Maria incarne parfaitement, en particulier à moto, le Yin (le Féminin qui veut des relations humaines) doté d'une large part de Yang (le Masculin qui veut "assurer" et se débrouiller sans besoin de personne), face à son frère qui incarne en gros l'opposé (avec nuances car il gère aussi un traumatisme). Son côté "peste" domine largement car cette "reine du sang froid" pleine d'assurance montre un ego aussi étendu que sa générosité et son agilité !

"J'aime mon frère mais il m'agace" résume bien le début de leur relation sur Terre : Duke - qui a les pieds sur Terre plus que d'autres, pourrait-on dire - ne se laisse pas séduire par le jeu de cet orgueil "de jeunesse" cherchant à affirmer sa supériorité (d'aristocrate?) ; or l'enjeu est bien ailleurs et si le rang de naissance doit être évoqué, c'est uniquement en termes de Mémoire d'ancêtres à honorer et de Devoir à accomplir : un enfant de Fried doit protéger la Terre, quel que soit son âge et son sexe.

Le Grand Frère exploite toute occasion qui se présente pour faire comprendre à sa sœur, poursuivant ainsi son éducation, ce qu'il a appris de crucial sur Terre : que l'Ego "enflammé" est un danger pour soi et les autres, que la flamme à faire brûler ardemment est celle de l'Amour de l'Humanité et que la victoire relève du travail d'équipe et jamais d'un seul homme.

Maria, dont la vivacité ne laisse ni Kôji/Alcor, ni Danbei/Rigel indifférents, vivra des situations qui mettront l'eau qu'il faut sur ses flammes dangereuses et, comme son frère, des épisodes de retrouvailles-pertes douloureux, y compris jusqu'à croire leur père le Roi de Fried/Euphor vivant (#70) : Duke conscient de la tromperie mais aussi de la valeur d'un tel moment pour le développement personnel, se résoudra à laisser aller sa sœur, protégée par Kôji, au devant du danger. Il lui apprendra à cette occasion comment moins souffrir de la perte d'êtres chers... Dans l'épisode 73, il lui fera don du "médaillon de la Royauté" hérité de leur père et elle regagnera Fried/Euphor aux côtés de son frère vainqueur du Démon sans que l'on sache ce qu'il adviendra d'elle ensuite.

Maria est un personnage "inflammable", fait pour l'action et le danger et plongé au cœur de ceux-ci sans bénéficier d'un quelconque traitement de faveur dans l'équipe : posture adulte et responsable, parité et égalité de traitement sont la base de ce fonctionnement collectif, outre le respect, la solidarité et la complicité. Une publication dédiée à l'équipe tentera de préciser les choses.

Avec ce personnage qui vient compléter astucieusement les 3 autres membres de l'équipe, le Féminin et le Masculin, la Maturité et la Jeunesse, l'Orgueil et la Sagesse apparaissent plus distinctement avec leurs lots de caractéristiques...



Analyse

Commandant Blacky

ブラッキー隊長 / Blacky Taichô

(général HYDARGOS)

Toujours au front pour l'honneur des Forces militaires de Vega... Jusqu'à l'épisode 27 !

EN VO, la traduction de Burakkii est Blacky ou Blackie, dérivés de Black, (adjectif allant de pair avec les ténèbres, comme l'est dans d'autres cas le mot Ankoku = Dark) ⚫️⚫️⚫️ Il s'agit d'un nom propre étranger ici (écriture Katakana).

Quant au grade - aux grades en général -, il ne faut pas voir dans les kanji utilisés ici la transposition exacte d'un grade d'armée terrienne, encore moins japonaise même si le mot est utilisé au Japon : ces kanji expriment un grade de soldat ou d'officier au sein d'une armée étrangère à la Terre.

Hydargos est le 1er officier de l'armée d'attaque/invasion de Véga à apparaître dans la série (#1) et sans doute l'un des "meilleurs mauvais". Qualifié par certains fans, à juste titre, d'Âme Noire de la série, il incarne un carriériste d'une exemplaire férocité à l'ego très assombri. Est-il si caricatural que cela ?! Les méchants sont (à notre avis) tellement réalistes et crédibles dans Goldorak, avec des pathologies parfois si bien mises en valeur, qu'ils participent grandement au succès de la série et... que nous préférons étudier les gentils, au fonctionnement bien moins évident, bien plus intéressant en termes de perspectives d'avenir (ils ont et cultivent un autre genre d'ego).

Blacky/Hydargos fonctionne en binôme avec Gandal/Minos et son grade, Taichô, est a priori assimilable à celui de Commandant d'escadron dans la VO (Gandal/Minos étant Commandant en chef de la Base de Skull Moon, celui qui dirige la stratégie avec Lady Gandal/Minas).

Blacky/Hydargos se montre prêt à tout pour vaincre lui-même Goldorak et son pilote et recevoir ainsi les honneurs : il n'hésite pas à trahir et sacrifier des collègues pourtant efficaces pour écarter la concurrence (#7). L'exécution de personnes (au moins dans l'intention), le mensonge, le chantage et la torture font bien sûr partie de ses pratiques perverses et violentes (#5, #9, #15,#27). Tout est bon pour une médaille 🥇

Son enjeu central est son grade (dans #7 il craint ouvertement de perdre ses galons de Commandant) associé à la grandeur de son ego, à la différence d'autres officiers de Véga qui se montrent loyaux envers leur maître dans un but plus respectable (assurer la survie du peuple de Véga). Envahi par une sorte de désir de toute-puissance (il prend ses désirs pour des réalités et vend régulièrement la peau de l'ours avant de l'avoir tué, comme dans #11, #20), il en oublie de réfléchir et d'écouter son entourage ; il néglige tout ce qu'il juge - à tort - insignifiant en travers de sa route, comme l'OVT d'Alcor (#11).

Parmi ses frustrations : les brimades régulières de Lady Gandal/Minas (une femelle qui lui est hiérarchiquement supérieure)… Ignorants de son passé, nous ne lui connaissons qu'une accumulation de frustrations d'ailleurs et pas le moindre sentiment humain autre que la haine qui en découle. Ses apparitions une coupe de boisson (probablement alcoolisée) à la main semblent aller de pair avec cette SOIF de vaincre qui le caractérise si bien.😈

Déterminé jusqu'à se confronter directement à Actarus sur le terrain, par vaisseaux interposés (#20, #21, #27), il échoue néanmoins et termine sa vie dans l'explosion de sa soucoupe amirale éventrée par Goldorak (#27).

Mauvais karma, Blacky! Son nom sonne un peu comme celui d'un chien que Véga réclame à ses pieds, éternel chien méchant... et perdant. Ne nous trompons pas : Hydargos ne montre pas de courage, il montre de la témérité ; c'est la peur qui motive ses actes, celle de perdre son grade et de vivre une humiliation supplémentaire. Cette peur, la confiance excessive, l'impulsivité, la négligence et l'imprudence qui vont avec, caractérisent sa posture. Rien à voir avec celle des protagonistes...

En VF, le nom Hydargos a une tonalité similaire à celle de Minos ; il est promu Général d'office pour ne pas faire de jaloux sûrement... LOL

ET VOUS, D'HYDARGOS, VOUS DIRIEZ QUOI ?!





Analyse

Commandant en Chef GANDAL

ガンダル司令 Gandal Shirei

(commandant MINOS)

& Lady GANDAL レディガンダル (MINAS)

2 personnalités partageant un même corps pour s'assurer du bon fonctionnement de Skull Moon, le Camp de la Lune Noire et des opérations militaires des Forces de Vega.


Commandant en chef des forces de Véga et à la tête de la base "Skull Moon"/Camp de la Lune noire, Gandal/Minos apparaît pour la première fois dans l'épisode #2 où on le voit "sermonner" Hydargos suite à son échec contre Goldorak. Réalisant que la présence du prince d'Euphor sur la planète bleue va entraver les rêves de conquête du Grand Stratéguerre, il va tout mettre en oeuvre pour vaincre son adversaire et permettre à son Maître de réaliser ses ambitions.

Militaire brillant au physique impressionnant, doué d'une grande intelligence et doté d'un charisme indéniable, Minos est véritablement l'âme damnée de Véga auquel il voue une fidélité et une loyauté absolues. Il apparaît totalement acquis à la cause de son Maître, tel un pur produit de l'armée, formaté et dirigé par elle et incapable de concevoir sa vie sans elle.

Contrairement à Hydargos qui demeure le "méchant" emblématique du premier tiers de la série, Minos supervise essentiellement les offensives menées par ce dernier depuis la face cachée de la Lune mais n'hésite pas à concevoir des plans aussi complexes qu'ambitieux en profitant par exemple d'une éclipse solaire pour prendre Goldorak au piège (#11), provoquer un cataclysme planétaire en rapprochant la Lune de la Terre (#20) ou utiliser une survivante d'Euphor, Aphélie, pour éliminer Actarus (#25). Sa première "sortie" sur le terrain aura cependant pour lui de dramatiques conséquences puisqu'il sera grièvement blessé au visage lors de la destruction de la soucoupe amirale d'Hydargos.

Suite à la disparition de ce dernier, il se retrouve en première ligne et se voit contraint de partager l'exercice du pouvoir avec un nouveau venu, le ministre des sciences Zuril/général Horos ; les connaissances scientifiques de ce dernier combinées à son expérience et à ses qualités devant (en principe) permettre à Véga de régler le "problème Goldorak". Si, dans un premier temps, la cohabitation entre les deux officiers se passe sans anicroche, elle sera rapidement mise à mal dans la mesure où ils ne partagent pas toujours la même approche stratégique. Si Horos, qui n'est pas un militaire, a souvent une vision plus "claire" de la situation, Minos est quant à lui obsédé par sa volonté de détruire Goldorak par n'importe quel moyen (#40 et #55 notamment).

L'ascension aussi rapide qu'inattendue du Maréchal Dantus / Général Achéron (Dantos) dans l'entourage immédiat du Grand Stratéguerre va cependant forcer les deux hommes à collaborer pour éliminer cet ennemi gênant susceptible de mettre à mal leur position (#53), situation qui n'est pas sans rappeler la rivalité entre Hydargos et Janus dans l'épisode #7. Cette accalmie ne durera qu'un temps et leur rivalité reprendra de plus belle (#55, #61) pour se terminer par la disparition d'Horos (#72).

Conscient de ses responsabilités, Minos luttera jusqu'au bout avant de trouver la mort dans l'ultime épisode au terme d'un assaut aussi bref que mal préparé... Ce qui n'a rien d'étonnant dans la mesure où il s'est condamné lui-même en assassinant son double, Minas, sur laquelle nous reviendrons dans une autre publication.

L'existence de Minas accentue justement le côté véritablement fantastique de ce personnage hors-normes. Contrairement aux autres officiers ou ennemis vus dans les 74 épisodes de la série ou au baron Ashura de "Mazinger Z" (créature mi-homme, mi femme), nous avons bien ici deux personnages aussi différents et/ou opposés que complémentaires partageant le même corps ... mais pas les mêmes idées ! A très bientôt pour la seconde partie, donc !😄



Partageant le même corps que Gandal/Minos, cette "Lady" se révèle être un personnage aussi intéressant et complexe que son alter-ego masculin.

Contrairement à la plupart des officiers véghiens vus le temps d'un épisode et qui misent avant tout sur la force brute pour vaincre Goldorak et le prince d'Euphor, Minas privilégie une approche plus réfléchie et subtile grâce à sa parfaite connaissance de l'esprit humain. D'une grande cruauté constamment alimentée par la frustration et d'une imagination sans limites, son intelligence lui permet de concevoir des plans très élaborés. Lorsqu'elle n'en est pas à l'origine, elle ne se prive pas d'y apporter sa petite "touche personnelle" qui consiste en général à affaiblir son ennemi ou les personnes qu'elle souhaite contrôler.

Pas surprenant alors de la voir logée durant le 1er tiers de la série dans la tête de Minos et terminer la série dans une folie qui lui coûtera la vie.

Comme clins d'oeil à Lady Macbeth, à la philosophie Yin-Yang et aux sorcières, pouvait-on faire mieux ? 😉

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lady_Macbeth

https://fr.wikipedia.org/wiki/Yin_et_yang

Minas manipulera un enfant (épisode #10), exploitera l'amour d'un fils pour sa mère (épisode #15), s'emparera d'un scientifique terrien et de l'appareil qu'il a conçu pour l'utiliser contre ses adversaires (épisode #22)... Forte, déterminée et intransigeante, elle peut tout aussi bien féliciter Hydargos (épisodes #15,20,22,23) pour ses succès que le blâmer pour ses échecs (épisode #11).

Le premier épisode double (#26-27) qui se termine par la destruction de la soucoupe amirale d'Hydargos marque une évolution du personnage qui se traduit par un changement d'apparence dès l'épisode suivant (#28). Représentée depuis le début de la série sous la forme d'une petite femme voûtée à l'abondante chevelure rouge, tenant un "sceptre", dotée d'un regard diabolique et même de crocs et logée dans la tête de Minos (dont le visage s'ouvrait en deux parties pour la laisser apparaître), elle prend par la suite les traits d'un simple visage féminin au teint blanchâtre et grossièrement maquillé se substituant à celui de son alter-ego lorsqu'elle décide de prendre la parole.

Elle se fait beaucoup plus rare par la suite. Exception faite de l'épisode #50 dans lequel elle dirige les opérations, les épisodes suivants mettent en avant les tensions entre Minos et Horos. Il faudra attendre l'épisode #70 pour la revoir sur le devant de la scène et jouer une nouvelle fois la carte de la manipulation mentale en faisant croire à Phénicia que son père est encore vivant.

Le double-épisode final lui permet d'être (enfin !) au cœur de l'action : elle se mesure à son tour directement à Actarus par machines interposées (#73). Contrairement à Minos qui veut encore croire à la victoire, elle sait les forces de Véga décimées et décidera alors de jouer sa carte personnelle pour se diriger enfin elle-même, se libérer de sa dépendance et se donner un avenir : dans un accès de folie, elle tentera d'abattre Véga mais sera mise en échec par le loyal Minos qui mettra alors en oeuvre son cher principe selon lequel "les traîtres doivent mourir", condamnant en conséquence l'intégralité de ce personnage ambivalent.

En raison de son côté fantastique qui n'a pas d'équivalent ailleurs, la véritable nature du lien qui unit les deux êtres suscite de nombreuses questions auxquelles la série ne répond pas. Une chose est cependant certaine : s'ils partagent la même détermination et la même haine vis-à-vis du prince d'Euphor, leurs désaccords quant aux moyens à employer sont fréquents et ils ne semblent guère s'apprécier comme en témoignent leurs nombreuses joutes verbales, notamment pour les épisodes #4, 22 et 74 ...

Logique donc qu'ils n'aient finalement aucun avenir, ni sur terre, ni ailleurs !





Analyse 1/2

Analyse 2/2

Ministre des Sciences ZURIL

科学長官ズリル / Kagaku Chôkan Zuril (ou Zril)

(général HOROS)

Un fin stratège qui froisse les militaires...


Contrairement à Blacky/Hydargos ou Gandal/Minos, Zuril/Horos n'est pas un militaire, bien que la version française le présente de cette façon (si son grade est "Général" dans la plupart des épisodes, il est parfois désigné comme "Commandant"). Il est avant tout un scientifique et sa vision des choses est donc très différente de celui avec qui il va être amené à collaborer pour résoudre le problème constitué par la présence sur la Terre de Goldorak et Actarus. Le choix du Grand Stratéguerre est censé dans la mesure où il estime que les connaissances scientifiques, l'esprit analytique et l'intelligence de Zuril/Horos, combinés à l'expérience et aux qualités militaires de Gandal/Minos et à la ruse de Lady Gandal/Minas peuvent faire la différence contre leur pire ennemi.

Il apparaît pour la première fois dans l'épisode #28 et se distingue très rapidement par une approche rationnelle du "problème Goldorak" : contrairement à son prédécesseur qui privilégiait la plupart du temps la force "brute", lui estime qu'une guerre ne se gagne pas uniquement par les armes et qu'il faut agir de façon méthodique en étudiant son adversaire de sorte à découvrir ses faiblesses pour ensuite les exploiter. Il fait en quelque sorte office de "pendant obscur" du Professeur Procyon. Il est aidé en cela par sa nature apparemment "hybride" puisqu'il dispose d'un micro-ordinateur très perfectionné en lieu et place de son œil gauche, sorte de "cérébro-ordinateur" (terme de la VF pour désigner l'ordinateur central de l'institut de recherches spatiales).

Ainsi, il n'hésite pas à sacrifier une escadrille de navettes pour déterminer avec précision un point faible de Goldorak (#33). Plus intéressant encore : il sait tirer les leçons de ses échecs pour définir une stratégie adaptée comme le prouve l'épisode 40 : ayant identifié une nouvelle faiblesse chez son adversaire, il met immédiatement cette information à profit dès l'épisode suivant en construisant un monstre sous-marin susceptible de le vaincre.

s'il est une chose qui définit parfaitement le personnage, c'est son inventivité. Contrairement à Minas qui allie ruse et cruauté, Horos agit de façon rationnelle en utilisant toutes les cartes dont il dispose pour vaincre, y compris les plus inattendues : se substituer à un scientifique pour faire échouer les projets de Procyon (#56) utiliser la crédulité et le mal-être d'un enfant livré à lui-même (#57), détruire la réputation d'Actarus et de sa machine en utilisant un monstre capable de prendre leur apparence (#58) ou encore utiliser des animaux pour détruire une ville (#60) ou ses adversaires (#62). On notera également qu'il ne rechigne pas à se rendre sur le terrain pour superviser les opérations dont il a la charge.

Bien qu'éprouvant un grand respect pour sa hiérarchie et reconnaissant à leur juste valeur les mérites de ceux qu'il est amené à côtoyer le temps d'un épisode (Gaus/Ergastule #34, Zigura/Titios #36), il peut très bien privilégier ses propres intérêts s'il se sait en danger, comme le prouve son attitude face à Dantos/Dantus/Achéron #53.

Paradoxalement, Zuriel/Horos est plus "humain" qu'on ne pourrait le penser, comme le montre l'épisode 69 où son fils vient lui porter secours pour lui permettre de regagner le Camp de la Lune Noire suite à la perte de sa base sous-marine ; un fils qu'il aime et qu'il perdra en fin d'épisode. Cette perte le marquera profondément, ce qui montre que même les êtres les plus malfaisants peuvent aimer leurs enfants. De tels exemples de "cloisonnement mental" permettant de faire preuve d'humanité autant que de la détruire en parallèle sont légion dans l'Histoire.

Véga sait exploiter cette "faiblesse" que constitue l'humanité de Zuril/Horos : pour obtenir son implication totale dans la destruction de Goldorak et son pilote, le Grand Stratéguerre promet au scientifique la main de sa propre fille, Rubina/Végalia, ce qui ne laisse pas l'intéressé indifférent (#72). Dans ce même épisode, Zuril/Horos rejoindra son fils dans la mort en voulant à la fois éliminer Rubina/Végalia, qui a repoussé ses avances, et Duke/Actarus.

Ainsi se termine - assez bêtement - la vie d'un des plus grands scientifiques véghiens, aussi à l'aise dans la conception de monstres au potentiel de destruction immense que dans la construction d'une base secrète visant à anéantir ses adversaires...


Analyse

Ministre de la Défense DANTOS

ダントス防衛長官

(maréchal Dantus/Achéron)

Si on l'avait laissé faire...


Tout au long des 74 épisodes de la série, nombre de personnages se sont vus confier par Vega en personne ou par les maîtres de la base Skull Moon la mission presque impossible d'abattre Duke Fried et Grendizer.

Si la plupart d'entre eux sont partis au combat (pour ne jamais en revenir) avec d'infimes chances de succès, d'autres en revanche auraient certainement pu atteindre cet objectif si certains officiers soucieux de ne pas perdre leurs privilèges ne s'étaient pas mis en travers de leur route.

Si le cas du capitaine Gorman (Janus en VF, #7), trahi par Blacky / Hydargos alors qu'il était sur le point d'en finir avec Grendizer est peut-être le plus marquant en raison notamment de ses talents de pilote et de sa science du combat (sans parler de son appareil qui figure parmi les adversaires les plus mémorables de Grendizer comme nous l'avons mentionné précédemment dans une autre publication), celui du ministre Dantos mérite également que l'on s'y attarde.

En tant que Ministre de la Défense, ce personnage imposant au regard acéré occupe une place de choix au sein de la hiérarchie véghienne. Il apparaît (sans être nommé) dans l'épisode #51 pour avertir son "Maître" du danger constitué par l'astre Vega X3. Si on se base sur cette brève première apparition, rien ne laisse supposer que nous avons affaire à un homme aux multiples talents qui volera la vedette dans les deux épisodes suivants au binôme Gandal / Zuril.

En effet, le diptyque constitué par les épisodes 52 et 53 le met clairement en avant : s'il bénéficie de la confiance de son souverain qui lui prête une oreille attentive, celui qui ne semblait être qu'un haut dignitaire parmi d'autres se révèle être un scientifique de génie. Son intelligence exceptionnelle lui a en effet permis de concevoir avec ses collaborateurs une nouvelle génération de monstres bien supérieurs aux monstronefs utilisés jusqu'à présent. Les vegamonstres sont en effet bien plus puissants et possèdent, selon ses propres mots, "l'instinct des fauves et les armes des robots de combat". La prestation sans faille de King Gori contre Grendizer dans le final de l'épisode #52 vient confirmer ses dires de la meilleure façon qui soit.

Fort de cette démonstration et pleinement conscient de l'avantage dont il dispose, il sait aussi que la conquête de la Terre (et la destruction de Grendizer) ne peut être menée à bien depuis Skull Moon, raison pour laquelle il souhaite se rendre sur place pour superviser les opérations au plus près. Vega accédera à sa demande ... en mettant Gandal et Zuril sous ses ordres. Ce choix (légitime) va cependant causer sa perte ...

Car c'est là que se trouve sa faiblesse : si ses talents scientifiques et organisationnels ne peuvent être mis en cause (c'est d'ailleurs lui qui supervise l'évacuation de Vega / Stykadès, condamnée à disparaître suite à sa contamination par les radiations végatroniques), ses lacunes stratégiques et psychologiques sont flagrantes, chose étonnante pour quelqu'un d'aussi haut placé.

Sur le plan stratégique, Dantos est persuadé que seule la machine qu'il a conçue peut le mener à la victoire et ne tient pas compte des observations qu'il peut recevoir de la part de ceux qui connaissent, contrairement à lui, la réalité du terrain : pourquoi ne pas mener en effet un raid sur le Centre puisque Grendizer n'est pas en mesure de combattre ? Une opération de ce type se serait sans doute soldée par la destruction non seulement du robot, mais également des appareils de la Grendizer Team ...

Sur le plan psychologique, Dantos est d'une loyauté à toute épreuve et ne peut concevoir d'être trahi par ses hommes, y compris par ceux qu'il vient de supplanter. La soif de revanche de Gandal et Zuril est perceptible tout au long de l'épisode #53 et cette alliance diabolique va ainsi sceller son destin alors qu'il avait toutes les cartes en main pour remplir la mission qui lui avait été confiée ...



Analyse

Officiers de la Garde Royale (Division Ruine)

Sur les 74 épisodes que compte la série "Grendizer", certains sont plus mémorables que d'autres. On peut, à la réflexion, les classer en deux catégories :

- les épisodes "classiques" où seuls les adversaires habituels de Duke Fried et/ou de la Grendizer Team apparaissent (Gandal / Lady Gandal, Blacky et Zuril).

- les épisodes "one-shots" qui mettent en scène un personnage (ou un groupe de personnages si on prend le cas des épisodes #50 et #59) qui fera office d'adversaire principal.

Cette dernière notion est toute relative puisque les maîtres de Skull Moon ont également leur mot à dire. Leurs interventions sont la plupart du temps contre-productives puisqu'elles se soldent souvent par la mort du personnage en question, permettant ainsi à Duke à ses compagnons de l'emporter.

Si l'on retrouve dans cette catégorie des personnages issus de planètes conquises au destin tragique qui sont devenus, sans le vouloir les ennemis de Duke (Mineo #9, Yara #15, Kirika #63), d'autres sont en revanche mandatés par Vega lui-même pour le vaincre et détruire Grendizer dans la foulée : ce sont les membres de la Garde Royale, plus connue en VF sous le nom de Division Ruine.

Les membres de la Garde Royale peuvent être classés en trois catégories différentes :

▶️ la garde rapprochée de Vega, composée en général de deux ou quatre hommes chargés de veiller à la sécurité de l'auto-proclamé "Maître de l'Univers". Ils sont notamment visibles dans le dyptique 52-53. Ils ne prennent en général pas part à l'action même si l'un d'entre eux (vraisemblablement envoyé par Vega lui-même) pilotera le végamonstre Beni-Beni dans l'épisode #58.

▶️ les officiers retirés du service actif : ils ne sont plus présents sur le terrain mais occupent des postes à responsabilité. C'est le cas pour le lieutenant Whiter / Sogrady, personnage-clé de l'épisode #24 qui, après s'être illustré durant la conquête de Fried, fait désormais partie du service de renseignement de la Garde Royale (il est désigné comme "super-intendant" dans la VF).

▶️ les officiers combattants : ce sont assurément les plus marquants puisqu'ils sont personnellement envoyés par Vega pour abattre Grendizer : on peut citer notamment Gorman / Janus (#7), Zigra / Titios (#36) mais aussi Mors / Pollux (#71), prince de la planète Mohr et meilleur ami de Duke, adroitement rééduqué par Vega.

En raison de leur statut "particulier", les meilleurs appareils leur sont systématiquement confiés. Ils sont donc dans les meilleures conditions possibles pour vaincre et ils n'ont aucun ordre à recevoir de la part de Blacky, Gandal ou Zuril. Ces derniers doivent généralement se soumettre à leur autorité, ce qui n'est pas sans provoquer quelques tensions (voir l'opposition Blacky / Gorman dans #7 ou Blacky / Whiter dans #24). A l'inverse, on ne voit rien de tout cela dans #36 avec Zigra (le fait que ce dernier ait sauvé Skull Moon de la destruction y est peut-être pour quelque chose, cela dit).

Si l'on fait abstraction de certaines pointures comme Gauss / Ergastule (#34) qui ont bien failli abattre Duke Fried, les membres de la Garde Royale sont ceux qui lui ont posé le plus de problèmes et, s'il a toujours fini par s'imposer (avec ou sans ses équipiers), le "mérite de la victoire" ne lui revient pas pour autant, comme en atteste la fin de Gorman, trahi par Blacky alors qu'il était sur le point d'en finir avec Grendizer.

Il est à noter qu'à l'exception des épisodes #58 et #71, les membres de la Garde Royale ne feront plus aucune apparition dans la série. Celle-ci n'y fera plus jamais référence, laissant le spectateur se demander ce qu'il est advenu de cette unité d'élite ...



Analyse

Princesse Rubina ルビーナ王女 / Rubina ôjo

(princesse Végalia)

Fille du Roi Vega, amoureuse de Duke Fried, au destin tragique.



Demain 19 février, la phase de pleine Lune coïncidera avec la distance Terre-Lune la plus courte. Mais contrairement à la précédente Super-Lune, celle du 21 janvier dernier, celle-ci ne sera pas rouge ! Alors nous la faisons coïncider avec un Super-Personnage "de février" qui fit, elle aussi, le voyage Lune-Terre sans retour et qui s'est éteinte aimante et libre...

Si l'on devait résumer en 1 mot notre sentiment concernant Rubiina/Végalia, on utiliserait volontiers "Regret" ; car ce personnage, lui aussi magnifiquement dessiné par HIMENO Michi (et ARAKI Shingo?), n'est apparu, à l'instar d'Aphélie / Naiida (#25), que le temps de l'épisode 72, qui a eu 42 ans le 13 février ! 🎂

La série était, certes, entrée dans sa phase finale et cet épisode précédait l'ultime confrontation opposant, sous la forme (habituelle) d'un épisode-double, Duke Fried/Actarus et ses compagnons aux forces de Véga. Mais Rubina/Végalia n'aurait-elle pas mérité un tout autre traitement - et même cet épisode double ! - au vu de son importance ? Deux raisons au moins à cette question : 1) Sa condition en faisait l'héritière directe du Grand Stratéguerre et 2) Elle était la promise de Duke/Actarus avant que Véga ne déclenche les hostilités en attaquant Fried/Euphor. Autre chose nous invite à croire que le scénario a failli être autre que celui finalement retenu : les auteurs avaient travaillé sur un projet de Vegaju/monstrogoth très spécial pour Végalia : le Queen Panther (cf images de fin : esquisses extraites de la page 48 du Roman Album et de la page 214 de la Mazinger Bible ; rien ne précise qui a dessiné cette esquisse et l'on suppose qu'il s'agit d'un travail de Dynamic). Il n'a jamais été concrétisé dans l'anime.

C'est aux commandes de ce qui sera finalement une navette qu'elle apparaît pour la première fois. Jeune femme svelte au teint de porcelaine, aux yeux d'un bleu profond et d'une chevelure d'un rouge éclatant - et dont on ignore tout de la mère -, elle est visiblement tout ce que son père n'est pas. A la fois calme, posée et sensible, elle sait néanmoins se faire entendre et n'hésite pas à s'opposer frontalement à son dictateur de géniteur qui lui a menti au sujet de Duke/Actarus, mais aussi à ses capitaines d'armes comme l'atteste son altercation avec Zuril/Horos lorsque celui-ci tente de l'empêcher de se rendre sur Terre pour retrouver Duke/Actarus. Contrairement à son père qui ne pense qu'à soumettre ou exterminer ses ennemis, Végalia croit qu'il est possible de trouver pour tout conflit une solution pacifique.

L'intervention de la jeune femme permettra, ici encore, à Duke/Actarus d'échapper au piège tendu par Zuril/Horos. Mortellement blessée au cours de l'affrontement, elle mettra ses dernières forces à profit pour aider celui qu'elle aime à vaincre son adversaire. Ce sacrifice n'est pas sans rappeler celui d'Aphélie. La "petite fleur rouge" rendra ainsi son dernier soupir après avoir révélé à Duke/Actarus la position de la base véghienne sur la face cachée de la Lune, preuve ultime d'amour autant que de confiance...

Cet épisode met à nouveau le héros aux prises avec son passé, ses émotions fortes et le laisse envahi d'une amertume et d'une tristesse profondes qu'il saura là encore dépasser. Il clôture le thème des retrouvailles-pertes qui fait office de "fil rouge" de la série. Les retrouvailles-pertes de Duke avec ses amis Naiida, Mors et Rubiina étaient en quelque sorte le développement de la romance et de la tragédie qui a uni et désuni Duke et Terrona dans le film précurseur "Uchû enban daisensô / La grande guerre des soucoupes de l'espace".

Analyse

Les armes de Grendizer / Goldorak

LE RÉPERTOIRE... DES ARMES ET MANŒUVRES DE GRENDIZER pour défendre la Terre (et ici la Page de Francorak assaillie actuellement des pires Monstronefs de la série, vous n'avez encore rien vu mais nous, nous les voyons venir !)

Esprit japonais mais science et techniques... occidentales et (ou dont) chinoises ?! 😉 clin d’œil à l'auteur du livre Mazinga Nostalgia qui se verra peut-être ici encore conforté dans ses analyses !


和魂洋才 Wakonyôsai(わこんようさい), littéralement "Esprit japonais combiné à l'enseignement (talent) occidental", consiste à harmoniser et développer les connaissances et les technologies occidentales tout en pratiquant et en préservant l'esprit japonais ancestral. Le terme est hérité de l'antique Wakonkansai (和魂漢才) : "Esprit japonais combiné à l'enseignement (talent) chinois".

Il existe aussi 洋魂洋才 le yôkonyôsai, qui signifie qu'il convient de savoir adopter la manière de penser occidentale pour pouvoir en accepter la technologie. (source : Wikipedia japonais).

Marco Pellitteri qui vit et enseigne en Chine après avoir séjourné au Japon alors qu'il est originaire d'Italie, semble particulièrement bien placé pour nous parler, quand il le pourra, de ces concepts qu'il aborde dans son livre et qui nous semblent pleinement présents dans notre série...


Parmi les armes et techniques emblématiques - qui sont toutes des technologies et techniques de défense dans la série, dont l'activation s'accompagne du Kiai, ce cri "des tripes" des pratiquants d'Arts martiaux (pas un cri ordinaire donc) -, nous avons :

➡️ Chez le Spazer :

- les Spin Saucers, qui rappellent assez bien des armes de jet dites Shuriken, les étoiles (!) de Ninja. Même le médaillon de Fried est, dans #24, utilisé comme une telle arme de jet;

- les Spin Drill, qui rappellent assez bien les pointes de type Kubotan ou Pan Guan Bi.

➡️ Chez le Dizer :

- le Haken - version Single (simple) ou version Double - cette dernière étant l'arme ultime à laquelle presque aucun appareil ennemi n'a su résister. Une confusion sur une pochette de disque 45T japonais - sans doute due au "A" long de ハーケン, qui a été interprété comme un "AR" (on parle ici de Transcription phonologique) - l'a baptisé Harikeen (prononciation Harikèn, signifiant Hurricane = typhon), sans doute en référence au "Rust Hurricane" de Mazinger Z et au Great Typhoon de Great Mazinger, qui évoquent à leur façon le "vent divin". La rectification de cette erreur a conduit à en créer une autre avec Harken, qui ne veut rien dire (ce qui est également le cas pour Fleed). Or tous les noms de la série ont un sens, a fortiori s'il s'agit d'une "arme / technique ultime".

Great Mazinger (créé en 1974) étant le premier robot japonais à utiliser des épées, il est logique que Grendizer, encore plus évolué que les précédentes machines conçues par les mecha-designers de Tôei épaulés par Gô Nagai et son équipe, réunisse tout cela (références spirituelles, tranchant de lames, techniques imparables...). Le HAKEN (Crochet, en Allemand) ressemble donc à cette synthèse subtile qui évoque à s'y méprendre l'Epée-Crochet ou Crochets du Tigre (タイガーフック/ Taigaafukku, où l'on retrouve le Taigaa de Gattiger d'ailleurs), dont le nom chinois signifie littéralement "Sabre du Ciel et de la Terre ainsi que de la Lune et du Soleil".

N'est-ce pas merveilleux dans le cas présent d'une série qui parvient à réunir / combiner avec simplicité et finesse tant de choses ?!

https://fr.wikipedia.org/wiki/Crochet_du_tigre

ASTÉRO-HACHE(S) est, de ce point de vue, sans doute l'une des créations les plus réussies de l'adaptation française, car elle a su combiner "brillamment", avec beaucoup d'intuition, la référence aux astres (astéro) et la fonction de "tranchoir" de l'objet (hache). Cet objet capte en effet la Lumière comme nous l'a montré Olivier Duhec

au Japan Tours Festival avec sa splendide réplique en laiton !

NB : Les montages "images" ont été réalisés pour le forum "Invincible" consacré à Goldorak et à son univers. L'orthographe des noms est donné "sous réserve", étant donné que nous ne possédons pas les textes originaux des équipes de Doublage (donc il est possible que Clavicogyre s'écrive en réalité Clavicogire, etc.).

🇮🇹 SPÉCIAL ITALIE ‼️ A propos des noms, vu que la série a bénéficié de deux doublages en Italie, nous invitons les Italiens à venir compléter les tableaux avec des commentaires.


🌙🌙🌙🌙🌙🌙🌙🌙🌙🌙🌙🌙


LE HAAKEN (HAKEN) -


L'ASTEROHACHE, cette adaptation française "exotique" de ce qui en japonais se dit Shinguru (single/simple) ou Daburu (double) Haaken (ハーケン), arme "exterminatrice par excellence".

Sur la pochette du 45T japonais qui présente "Tobe!Gurendaizâ" et "UchûNoÔjaGurendaizâ" on peut lire en haut à gauche ダブルハリケーン = Daburuharikên = Double Hurricane ⁉️🤔 Les spécialistes des séries Mazinger connaissent bien le Rusutoharikên/Rust Hurricane/ルストハリケーン (et le Gurêtotaifûn/Great Typhoon/グレートタイフーン), 2 armes qui évoquent, semble-t-il, le "souffle divin"... Merci 神エリック pour ces informations 😉

Mais l'astérohache, ce n'est pas vraiment "du vent"... et on vous précise pourquoi dans la publication suivante.

Officiellement, au Japon, on utilise bien DaburuHaaken/Double Haken = ダブルハーケン pour désigner cette arme ultime de Grendizer en mode assemblé (en mode simple comme dans les épisodes 20 et 52, c'est shinguruhaaken/Single Haken). Aucune ambigüité lorsqu'on entend la prononciation du comédien Kei Tomiyama, c'est bien Haaken et pas harikên. Un nouvel Harikên dans la série aurait sans doute été trop "Mazingerien", en tous cas pas assez extraterrestre ni assez dévastateur. Erreur dans l'écriture des katakana sur la pochette du 45T? On note en effet la grande similitude dans l'écriture mais nous n'avons pas la réponse.



HAAKEN, on l'a traduit en Europe par Harken, avec un "R", peut-être pour angliciser l'affaire, en tous cas pour traduire le "A" long japonais et parce que d'abord, GoogleTrad le dit lol (ça nous rappelle un peu l'affaire de Fleed pas vrai ?!).


Sauf que Harken a, pour le coup, plus à voir avec autre genre de vent qu'avec une telle arme, en anglais... Et nous on cherche quelque chose qui se rapproche de l'esprit des Mazinger Blades (Great Mazinger est le 1er robot japonais à utiliser des épées !). Bon, Ken c'est Epée en japonais. On tient déjà ce bout là.


Alors en ALLEMAND (comme pour Fried), HAKEN, sans le "R", est un crochet. Mais probablement pas d'alpinisme. Parce que Grendizer ne pratique pas l'alpinisme ; tout le monde sera d'accord pour dire qu'il pratique plutôt les ARTS MARTIAUX, non ?!


Et alors nous vous laissons découvrir ce qui se cache derrière le mot CROCHET dans les arts martiaux (chinois). On vous donne un indice : cette arme aurait, semble-t-il, été pensée par Gô Nagai et Ken Ishikawa pour équiper Roboizer dans Gattaigâ - dans Gattaigâ il y a certes Gattai mais il y a aussi Taigâ… lol il faut regarder la bête pour comprendre - mais elle n'aurait pas été retenue par le studio Tôei à cette époque.


Quand vous aurez trouvé, il ne s'agira là que d'une simple hypothèse de plus mais elle sera plus séduisante et fiable que le petit crochet d'alpinisme, qui est encore autre chose que le piolet ou le piton d'alpinisme (Eispickel ou Felshaken en allemand / Ice ax ou Piton en anglais)...

🌞🌝🌞🌝🌞🌝🌞🌝🌞🌝🌞🌝

ASTEROHACHE est sans doute l'une des créations les plus réussies de l'adaptation française, car elle a su combiner "brillamment" la référence aux astres (astéro) et la fonction de "tranchoir" de l'objet (hache). Cet objet capte en effet la Lumière.




Répertoire des armes et manoeuvres

Le Haken 1/2

Le Haken 2/2

Manoeuvres de l'Assemblage (Dizer arrimé à sa soucoupe)


** TOMIYAMA Kei 富山 敬 (Duke Fried/Daisuke Umon/Faux Duke Fried de l'épisode 58).


Les commandes "Dizer Go" et "Spazer Go" sont répertoriées ici car même si il s'agit de 2 appareils distincts, la commande implique découplage et couplage, donc les 2 appareils concernés ("Dizer Go" se fait depuis le Spazer et "Spazer Go" se fait depuis le Dizer).

La manoeuvre "Combination Cross" (manoeuvre d'assemblage ou Arrimage avec un autre appareil de l'équipe - Double Spazer/Alcorak, Marine Spazer/Vénusiak, Drill Spazer/Fossoirak – n'est pas reprise ici.

Armement et manoeuvres du "Robo" (Dizer) seul

*Dizer n'a pas été adapté en versions française et italienne.

** TOMIYAMA Kei 富山 敬 (Duke Fried/Daisuke Umon/Faux Duke Fried de l'épisode 58).


NB : Le saut du Dizer "Dizer Jump" pour s'arrimer à son Spazer ou à un autre appareil est intégré au tableau des manoeuvres d'assemblage.

La commande "Power Up" utilisée dans l'ép.17 et adaptée en "Désaneige" par la VF n'est pas reprise ici, bien qu'utilisée par le Dizer dans la scène, elle est une commande répertoriée pour l'appareil en mode assemblé.

Armement et manoeuvres de la soucoupe porteuse (Spacer ou Spazer) seule


Quelques vaisseaux ennemis


LES NAVETTES

Ce sont les appareils les plus courants utilisés par les armées de Véga. Les plus connues sont les navettes de combat utilisées pour les vols de reconnaissance (#1), les raids sur des cibles prédéfinies ou en tant qu'appareils d'escorte pour les différentes machines de combat véghiennes (ou véganes!). Mais il en existe d'autres, vues le temps d'un unique épisode (#20) et qui, bien que reprenant la même architecture que les premières, sont utilisées pour d'autres opérations.

Les Mini F.O. (ミニフォー / Mini Flying Object et surtout pas Mini Four!) sont présentes dès le début de la série et le resteront jusqu'à l'épisode #52.

Elles seront remplacées, à compter de #53, par les Midi F.O. (ミディフォー / Midi Flying Object et non pas Midi Four!).

De forme circulaire et de taille compacte, elles sont pourvues d'ailerons stabilisateurs placés de part et d'autre du fuselage (et pointant vers l'arrière, à l'opposé de Grendizer) et d'un gouvernail muni d'une paire d'ailerons similaires. Elles disposent en outre d'un rayon tracteur (#27) permettant au pilote de quitter son appareil pour rejoindre la terre ferme. L'équipement est complété par un petit aéroglisseur biplace à courte portée capable d'intercepter une cible donnée: Kôji en fait d'ailleurs les frais dans l'épisode #20. Lancées en général depuis le vaisseau-mère (soucoupe amirale), elles peuvent également décoller depuis une base aménagée à même le sol (#19, #20).

L'armement est en revanche très sommaire. Bien que la face avant soit percée de plusieurs orifices, seuls deux d'entre eux sont fonctionnels et permettent de lancer des rayons de couleur bleutée. Si leur puissance est suffisante pour détruire et/ou endommager un bâtiment ou un aéronef terrestre (y compris le TFO / OVT de Kôji/Alcor), ils sont en revanche totalement inefficaces face à Grendizer. Il est cependant à noter qu'elles ont toutefois réussi à causer de sérieux dommages au monstronef Gin-Gin piloté par Go(r)man / Janus (#7) !

➡️ Les MiniFO ont fait l'objet de deux déclinaisons vues uniquement dans #20 : le premier modèle est muni d'un rayon tracteur monté sur la partie supérieure du fuselage et destiné au transport de charges lourdes et/ou volumineuses tandis que le second, dépourvu de gouvernail, est équipé d'un aileron proéminent pointant vers l'avant et capable d'émettre un rayon laser.

➡️ Si le concept demeure le même pour les MidiFO (forme circulaire, bonne maniabilité, appareil piloté), leur aérodynamique est particulièrement travaillée : plus d'ailerons latéraux mais deux dérives triangulaires perpendiculaires au fuselage et montées sur deux tubes lance-missiles. L'armement est complété par un canon-laser recourbé capable de tirer un rayon identique à celui décrit précédemment. Elles sont en outre capables d'opérer en plongée. En revanche, leurs performances et leur résistance en situation de combat sont à peine meilleures que leurs devancières... d'où une destruction souvent très rapide face à une opposition sérieuse (Grendizer bien sûr, mais également pour les autres appareils de l'escadrille).

Le maniement des MiniFO / MidiFO semble enfin assez simple puisque Kôji, après avoir réussi à s'en emparer (#5) parvient à la contrôler et à l'utiliser sans problème contre ses adversaires. La prestation de Kane (#68) est, elle aussi, à souligner puisqu'il parvient à plusieurs reprises à échapper aux tirs de Maria.

Comme quoi, un bon pilote parviendra toujours à faire la différence !


LES SOUCOUPES AMIRALES

Pour qu'une armée soit efficace, il lui faut se déployer rapidement afin d'annihiler toute velléité de défense chez l'adversaire. Même si les navettes de Véga disposent d'un bon rayon d'action et sont capables de se déplacer sur de longues distances, ce n'est pas suffisant pour occuper le terrain. L'idéal est donc de les déployer depuis un autre appareil de transport. Le terme de "vaisseau-mère" utilisé pour désigner les différentes soucoupes amirales est donc particulièrement bien adapté.

Il ne faut pas croire cependant que le rôle d'un appareil comme celui-ci se limite à transporter plusieurs escadrilles, différentes machines de guerre ou des matériaux de construction. Il s'agit d'un véritable poste de commandement mobile qui permet aux officiers qui s'y trouvent de surveiller le déroulement d'une opération, voir d'intervenir si les circonstances l'exigent ou s'y prêtent.

➡️ De toutes les soucoupes amirales vues dans les série - 5 sur les 74 épisodes -, celle de Blacky / Hydargos est assurément la plus connue puisqu'elle apparaît dès le premier épisode. Elle sera presque continuellement présente jusqu'à sa destruction dans #27. Les flash-back, comme celui de #2, nous apprennent qu'elle (ou un modèle similaire) a participé à l'attaque contre Fried / Euphor.

Très imposante par sa taille, elle est capable de transporter plusieurs dizaines de navettes mais également plusieurs monstronefs / Golgoths destinés à lutter contre Grendizer / Goldorak. En général, il n'y en a qu'un seul par épisode puisque la série fonctionne le plus souvent selon le principe "un épisode = un ennemi". Mais le diptyque #26-27 nous prouve le contraire puisque Blacky déclenche une attaque massive avec 3 machines de guerre différentes pour ce qui sera sa dernière offensive ...

Pas vraiment adaptée au combat en raison de sa taille et de sa vitesse qu'on devine inférieure à celle de Grendizer, elle n'en demeure pas moins capable de se défendre puisque les multiples orifices circulaires percés sur son fuselage peuvent diffuser un gaz ou un champ de force la rendant indétectable (#8), des rayons laser (#9) ou dissimuler des lance-missiles (#11). Elle dispose également d'un canon-laser de très forte puissance (#11).

Le passage le plus mémorable mettant en scène cet engin est sans conteste le final de #27 où l'on assiste enfin au duel entre Duke Fried / Actarus et son ennemi juré. La tactique employée par le prince ne fait pas dans la dentelle puisqu'il utilise l'ensemble de ses armes énergétiques pour ouvrir une brèche dans les flancs de la soucoupe avant de la traverser de part en part, provoquant ainsi sa destruction.

A noter enfin que ce design particulier est également visible dans #31 (trois soucoupes identiques sur le mât d'amarrage de la base Skull Moon / Camp de la Lune Noire) et #71. Pour ce dernier, il s'agit d'une erreur puisque le flash-back qui illustre la fuite de Véga et de ses troupes d'élite utilise la soucoupe amirale au lieu du King of Véga (soucoupe impériale) comme on le voit dans l'épisode #52.

➡️ La deuxième soucoupe amirale, qui reprend le même design que le modèle précédent à l'exception des deux tourelles de communication supérieure et inférieure, n'est visible que dans l'épisode #38. Bien qu'il puisse envoyer quelques navettes, il faut davantage considérer cet engin comme un appareil d'observation puisqu'il n'est, semble-t-il, pas armé.


Après une première publication consacrée aux plus gros véhicules spatiaux vus dans la série, intéressons-nous maintenant aux trois autres machines utilisées par les forces de Vega pour conquérir la Terre...

➡️ LE NOUVEAU VAISSEAU-MÈRE : ガンダル専用母艦 / Le vaisseau-mère personnel de Gandal.

Il faut attendre l'épisode #42 pour le découvrir. Spécialement préparé par le ministre Zuril / Horos pour Gandal / Minos en prévision de l'attaque du centre spatial du professeur Umon / Procyon, cet engin marque immédiatement les esprits dès sa première apparition non seulement par sa taille, mais aussi par son apparence. Ce changement radical laisse supposer qu'il s'agit d'une création conçue sur Skull Moon / Lune noire plutôt que sur Vega / Stykadès.

Si le vaisseau-mère de Blacky / Hydargos faisait preuve d'un certain classicisme au niveau de son design, celui de Gandal s'en différencie grandement en raison de ses formes complexes et de ses multiples appendices qui, combinés à la présence d'une tête monstrueuse dotée de canines démesurées, le font ressembler à une créature de folklore telle qu'un 鬼 / Oni.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Oni

Si ses dimensions sont, semble-t-il, très similaires à celles de l'engin qui l'a précédé, le nouveau vaisseau-mère peut lui aussi transporter plusieurs dizaines de navettes de combat ainsi qu'un monstronef / végamonstre destiné à affronter la Grendizer Team / Patrouille des Aigles. Si son armement "standard" se limite à une paire de rayon-lasers pouvant être tirés par les canines placées aux extrémités de sa machoire, il est cependant beaucoup plus polyvalent puisqu'il est capable d'évoluer aussi bien dans l'espace (#58) que dans l'atmosphère terrestre (#42) et sous l'eau (#53), ce qui va lui permettre de jouer un rôle majeur dans l'édification de la base sous-marine (#54), que ce soit en tant que transporteur de matériel (#54) ou en tant qu'appareil d'attaque.

C'est d'ailleurs dans ce rôle qu'il s'illustrera tout particulièrement puisque son intervention causera indirectement la perte de Dantos / Akéron (#53). Un autre "grand moment" se trouve dans l'épisode #58 où, dissimulé dans un nuage de gaz, il envoie successivement des météorites magnétiques pour maintenir Grendizer / Goldorak dans l'espace puis le végamonstre Beni-Beni (Golgoth #58) sur Terre pour commettre nombre de forfaits et semer le doute dans l'esprit des équipiers de Duke Fried.

Si ses apparitions se feront plus rares suite à la mise en service de la base sous-marine, le nouveau vaisseau-mère permettra à son propriétaire de s'échapper suite à sa destruction par Grendizer, jumelé pour l'occasion avec l'ultra-submarine (Aquarak). Gandal en reprendra cependant les commandes pour mener un ultime raid contre la Terre dans lequel il trouvera la mort.


Dernière publication consacrée aux plus gros appareils vus dans la série à l'exception faite naturellement du "King of Vega" (la soucoupe impériale en V.F.) avec cette fois un retour sur la machine dévolue au professeur Zuril / Horos.

➡️ LE VAISSEAU-MERE DE ZURIL / HOROS : ズリル戦闘母艦 / Le vaisseau-mère de combat de Zuril.

Dans la mesure où Blacky / Hydargos (#1-27) et Gandal / Minos (#42-74) ont disposé chacun de leur vaisseau-mère, il était clair que Zuril allait lui aussi disposer, à un moment ou à un autre, de son propre appareil.

C'est donc dans l'épisode #60, soit dans le dernier tiers de la série, que cet engin dont le design rappelle furieusement celui dévolu à Gandal, apparaît pour la première fois. Cette première apparition est cependant "tronquée" puisque nous n'en découvrons que quelques aspects avec le volcan factice installé sur la partie supérieure de son fuselage et le module détachable placé sur sa partie avant. Il faudra attendre l'épisode suivant (#61) pour le voir dans sa globalité.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cet engin véritablement monstrueux hérissé d'appendices divers (les ailes qui rappellent celles d'une chauve-souris ou les "pattes" arrière qui le font ressembler à une araignée) est d'une remarquable polyvalence puisqu'il peut aussi bien évoluer dans l'espace que sous l'eau. La présence du volcan factice lui assure un parfait camouflage naturel lui permettant de se confondre avec son environnement immédiat (#60 et #69). Cet orifice sert également de point d'entrée et permet d'interagir avec l'extérieur.

S'il assure les fonctionnalités habituelles d'un vaisseau-mère avec le transport de navettes de combat et d'un véga-monstre (#68), l'existence d'un laboratoire faisant appel aux technologies les plus avancées en fait une véritable base mobile disposant d'une grande autonomie lui permettant d'opérer loin de la base sous-marine qui lui sert habituellement de point d'attache.

Ce qui le différencie des autres vaisseaux du même type, c'est l'existence du module avant qui fait aussi bien office d'appareil de reconnaissance (épisode #60) que de capsule de survie (épisode #69). Son importance est telle qu'il concentre la quasi-totalité de l'armement global du vaisseau-mère avec plusieurs types de rayons laser. C'est à son bord que Zuril échappera à la mort grâce au sacrifice de son fils.

La carrière de cet engin ne s'arrête cependant pas là puisqu'il refera une ultime apparition dans l'épisode #72. Si le module est très similaire au modèle précédent (à moins qu'il ne s'agisse du même), la soucoupe est quant à elle quelque peu modifiée puisque les ailes de la première version disparaissent au profit d'ailerons nettement plus proéminents bien que gardant la même couleur vert d'eau). Pour une meilleure stabilité en vol, une gouverne de direction a également été positionnée derrière le volcan factice.

C)es "améliorations" ne l'empêcheront pas de subir le même sort que ceux qui l'ont précédé, causant du même coup la mort de ses hommes d'équipage. Zuril survit à la destruction de son appareil mais se fait abattre peu de temps après par Kôji / Alcor alors qu'il tentait de tuer Duke / le Prince d'Euphor...


Le KING OF VEGA (La Soucoupe Impériale)

Etant donné que les principaux commandants de Vega ont tous bénéficié d'une soucoupe amirale (plus ou moins bien équipée) destinée à surveiller ou à superviser les plans d'attaque contre la Terre en général et Grendizer en particulier, il est logique que le roi Vega / Grand Stratéguerre, ait lui aussi son propre vaisseau. Et celui-ci est à la mesure de son ego : titanesque !

Le King of Vega (キング・オブ・ベガ), traduit dans la version française par "soucoupe impériale" histoire de montrer que c'est quand même le modèle "au-dessus" par rapport aux autres engins véghiens vus depuis le début de la série, est donc le vaisseau amiral des troupes de l'autoproclamé "Maître de l'Univers". Si le personnage est resté en retrait durant les deux premiers tiers de la série, se contenant d'intervenir par écrans interposés, c'est la destruction de la planète Vega / Stykadès qui va le mettre sur le devant de la scène avec à ses côtés le ministre Dantos / Dantus (ou Akeron dans l'épisode 53).

Contaminée par l'explosion des mines de Zeta 4 qui servent à fabriquer l'énergie végatronique, la planète est perdue. Sachant cela, Vega décide donc de s'enfuir avec ses troupes d'élite en abandonnant la population civile derrière lui. Sous l'impulsion de Dantos qui commande l'évacuation, le King of Vega et sa flotille trouvent ensuite refuge sur la base Skull Moon / Camp de la Lune noire d'où Vega supervisera en personne les prochaines offensives menées contre Duke Fried et ses compagnons.

Se présentant sous la forme d'un imposant cylindre muni d'un éperon à l'avant et de deux dérives légèrement arrondies pointant vers l'arrière pour une meilleure stabilité en vol, cet engin dont les dimensions dépassent largement tous les autres appareils vus au cours des 74 épisodes de la série constitue véritablement le symbole de la toute-puissance véghienne (et la mégalomanie de son propriétaire). En raison de sa taille, de sa vitesse certainement inférieure à celle des différentes soucoupes amirales (sans parler de Grendizer) et son manque de maniabilité, il ne peut pas être considéré comme un vaisseau de combat à part entière, même s'il est particulièrement bien armé comme le montrera l'épisode final.

Mis à part son dispositif de téléportation (activé depuis la tourelle située sur son blindage supérieure et dont le design rappelle étonnamment celui du vaisseau-mère de Blacky / Hydargos), il dispose de nombreux équipements aussi bien offensifs que défensifs : la tourelle peut ainsi émettre quatre rayons laser mais aussi un champ de force protecteur censé repousser toute attaque venant de l'extérieur.

L'éperon placé à l'avant peut également générer un rayon tracteur de forte puissance pour attirer l'ennemi et les différents orifices percés sur le pourtour du fuselage peuvent également tirer des rafales d'énergie semblables au Space Thunder / Corno-fulgur de Grendizer. On notera également enfin la présence d'un dispositif de camouflage générant un nuage mauve que Vega utilisera pour essayer de rejoindre la Terre en toute discrétion, laissant le reste de ses troupes se faire massacrer par Duke Fried et ses compagnons.

Malgré tout cet arsenal, il sera détruit relativement facilement par Grendizer au terme d'une attaque aussi rude que brève. Son anéantissement, tout comme celui de la base Skull Moon détruite par Vega lui-même en signe de non-retour, signifie la fin de la menace véghienne contre la Terre ...


LE MONSTRONEF GHIL-GHIL / 円盤獣・ギルギル / Enban-jû Ghil-Ghil / VF : Soucoupe Sauvage.

Lorsque "UFO Robo Grendizer" / "Goldorak" a débarqué sur les écrans le 3 juillet 78 en provenance du pays du soleil levant, les enfants que nous étions ont non seulement découvert des personnages charismatiques mais aussi et surtout un robot géant surpuissant capable d'affronter et de détruire des machines de mort aussi impressionnantes qu'agressives grâce à un arsenal aussi varié que performant.

Tout au long des 74 épisodes, ce sont plus de 80 appareils qui ont été envoyés sur la planète bleue par les forces de Vega pour se mesurer à Duke Fried et à ses compagnons. Si chaque affrontement s'est, au final, terminé par une victoire de Grendizer (ou de la Grendizer Team / Patrouille des Aigles dans le dernier tiers de la série), certains monstres sont restés dans les mémoires pour diverses raisons : design, performances, puissance de combat, personnalité du pilote ...

Si le végamonstre King Gori, connu sous le nom de Monstrogoth Alpha / Golgoth #53 dans nos contrées est peut-être le plus mémorable, d'autres sont également entrés dans la légende, à commencer par le Monstronef (Enban-jû) Ghil-Ghil, adversaire de Duke Fried et de Grendizer dans le premier épisode de la série. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que le surnom de "soucoupe sauvage" donné par la version française lui sied parfaitement ...

Incontestable réussite graphique (même si d'autres feront tout aussi bien, voire mieux par la suite), Ghil-Ghil possède presque toutes les caractéristiques qui définiront la plupart des monstres véghiens qui se succéderont au fil des épisodes : la même forme de soucoupe, la présence d'excroissances susceptibles de servir d'armes et une bonne maniabilité. Mais ce qui retient l'attention, c'est naturellement sa capacité de transformation puisqu'il peut passer à volonté du mode "soucoupe" au mode "combat". Dans cette configuration, la partie supérieure de la soucoupe se relève, dévoilant ainsi sa véritable apparence : un corps massif muni d'une tête minuscule montée sur un cou télescopique, quatre courtes pattes arquées munies de griffes tranchantes et une longue queue pour une meilleure stabilité au sol.

Il bénéficie également d'un arsenal varié : le blindage inférieur comporte trois pointes rétractables tandis que sa tête, dotée d'une puissante mâchoire hérissée de dents pointues, peut émettre un rayon incendiaire et projeter deux rayons oculaires. Sa grande résistance et ses capacités de réaction (il peut aussi bien voler que se déplacer sous terre) en font l'adversaire idéal pour Grendizer dans ce premier épisode puisque Duke Fried va utiliser l'intégralité des armes dont il dispose pour en venir à bout, permettant ainsi au spectateur qui découvre la série de découvrir l'incroyable potentiel de la machine de Duke.


LE MONSTRONEF GHOL-GHOL / 円盤獣・ゴルゴル / Enban-jû Ghol-Ghol / VF : Golgoth #2.

Si la soucoupe sauvage du premier épisode figure assurément parmi les monstres iconiques vus dans la série, le monstronef Ghol-Ghol, connu en version française comme "Golgoth #2" mérite lui aussi sa place dans cette galerie d'engins de guerre pas tout à fait comme les autres. On le retrouvera d'ailleurs dans plusieurs ouvrages destinés au grand public ainsi que sur plusieurs boîtes et/ou emballages de produits dérivés.

Sans être de forme animale ou humanoïde, Ghol-Ghol reprend les mêmes caractéristiques que ceux qui l'ont précédé : la même forme de soucoupe, une bonne maniabilité ainsi que de grandes capacités de transformation. En mode "poursuite", cet engin rose (une référence au vaisseau-mère de Blacky ?) n'a en effet aucun mal à suivre, intercepter et immobiliser le TFO de Kôji / Alcor (venu à sa rencontre pour faire diversion et ainsi préserver la ville qu'il était en train de détruire) par le biais d'un filet-laser, permettant ainsi à son escadrille d'accompagnement de lui infliger des dégâts conséquents. Il est également muni d'un rayon-laser unique et de lance-missiles installés un peu partout sur son fuselage.

En mode "combat" (donc une fois au sol), le monstronef dévoile sa véritable apparence et ses deux armes principales : des pointes acérées capables de détruire des bâtiments et de déchirer n'importe quel métal et surtout deux têtes monstrueuses cornues surmontées d'une crête faite d'excroissances recourbées et montées sur un cou télescopique constitué de multiples anneaux qui le rendent souple. Chaque tête est dotée d'une mâchoire puissante bardée de dents tranchantes et peut projeter un rayon incendiaire très semblable (identique) à celui monté sur Ghil-Ghil (cf. épisode #1). Il n'y a en revanche aucun rayon oculaire.

Comme ce sera souvent le cas par la suite, le combat qui va l'opposer à Grendizer en fin d'épisode (celui-ci étant davantage centré sur la relation entre Kôji et Duke), va se dérouler en deux temps : le premier où le monstronef prend l'avantage sur son adversaire avant d'être interrompu par un événement extérieur et le second où Grendizer va utiliser toute sa puissance pour l'emporter. Dans le cas présent, la transition entre les deux est assurée par l'intervention en personne de Kôji qui permet ainsi à Duke de récupérer après s'être fait secouer "comme il faut " quelques secondes auparavant.

Le combat, intense et violent, va cependant rapidement tourner à l'avantage de Grendizer en mettant en évidence les faiblesses du robot : bâti pour la vitesse et relativement léger, il n'est pas en mesure de résister à l'Antigravity Storm (Rétro-Laser) lorsque Duke l'utilise et son blindage est bien trop faible pour résister aux attaques successives menées par ce dernier : l'envoi d'un seul Spin Saucer (Planitronk) suffit à déchiqueter le blindage, l'utilisation du Melt Shower (Mégavolts) permet d'en faire autant et la structure, ainsi affaiblie, ne pourra résister à l'énergie du Space Thunder (Corno-Fulgur), arme énergétique "coup de grâce" s'il en est ...

Voilà, au suivant !;-)


LE MONSTRONEF GIN GIN / 円盤獣・ギンギン / Enban-jû Gin-Gin / VF : Golgoth #7.

Après avoir repoussé, non sans mal, les différentes attaques des forces de Vega, Duke Fried va désormais affronter un adversaire redoutable prêt à tout pour le détruire. Son nom ? Gorman (Janus en VF). Son grade ? Capitaine de la Garde Impériale (Division Ruine en VF). Sa machine ? Gin-Gin.

Incontestable réussite graphique, Gin-Gin est assurément l'un des monstres les plus réussis jamais vus dans la série. Dès sa première apparition et son combat contre le monstronef Fui-Fui (円盤獣・フイフイ) que Blacky / Hydargos comptait visiblement utiliser en opération pour vaincre Grendizer, le spectateur comprend que cet engin, piloté par un officier expérimenté et rompu à l'art du combat, dispose d'une puissance considérable malgré un armement limité et qu'il est visiblement d'un tout autre calibre que les différents robots précédemment envoyés par les maîtres de la base Skull Moon pour vaincre leur ennemi juré.

Derrière ses deux boucliers dissimulant des lames rétractables faisant office de scies circulaires capables de déchirer n'importe quel blindage (aussi résistant soit-il) et frappés du symbole de la Garde Impériale de Vega se cache un robot dont l'aspect n'est pas sans rappeler Grendizer. Si les deux machines ont sensiblement la même taille, les boucliers de Gin-Gin lui procurent un avantage notable puisqu'il peut tout aussi bien combattre dans les airs en mode "soucoupe" qu'au sol sous sa forme humanoïde, le passage d'un mode à l'autre ne prenant que quelques secondes. C'est justement grâce à cette polyvalence que Gorman parvient à prendre l'avantage sur Duke lors de leur premier combat.

Si Gin-Gin possède des rayons oculaires (qui ont démontré leur efficacité contre le monstronef Fui-Fui), sa principale force réside dans la solidité de ses boucliers en superalliage que Gorman sait utiliser à bon escient pour repousser toutes les attaques de Grendizer. Il dispose également de traqueurs de chaleur miniaturisés capables de déceler la chaleur émise par tout engin volant, ce qui lui sera ensuite d'une grande utilité pour trouver la base de départ de Grendizer et ainsi le forcer à le combattre une nouvelle fois.

La deuxième confrontation entre les deux robots va encore tourner à l'avantage de Gorman, même si Duke a opté cette fois pour une tactique plus agressive en choisissant de combattre au corps-à-corps. La destruction de Grendizer semble inéluctable lorsque l'improbable se produit : les deux miniFOs censés appuyer Gin-Gin dans son combat se retournent contre lui et lui tirent dans le dos, puis sur le torse, révélant ainsi son point faible : un blindage corporel relativement fragile. Ce genre de détail peut surprendre dans la mesure où ce type de rayon n'est pas particulièrement efficace contre une machine comme Grendizer. Les concepteurs de Gin-Gin ont manifestement tout misé sur le blindage des boucliers, persuadés que cela suffirait à résister à n'importe quel adversaire.

C'est cette erreur, combinée à la trahison de Blacky, qui permet à Duke de remporter la victoire. Une victoire chanceuse qui ne sera pas la dernière...


LE MONSTRONEF BUI-BUI / ENBAN JUU BUI BUI / 円盤獣・ブイブイ/ GOLGOTH #40.

Parmi les multiples monstronefs et vegamonstres qui ont eu le redoutable honneur de se mesurer à Grendizer avec plus ou moins de succès, certains retiennent l'attention plus que d'autres et celui-ci en fait partie. Graphiquement très réussi, il apparaît d'ailleurs dans le deuxième générique de la série.

Le monstronef Bui-Bui, "vedette" de l'épisode #40; ne figure peut-être pas parmi ceux dont se rappellent rapidement les amateurs de la série, mais il présente plusieurs nouveautés qui en font un modèle "à part" et différent de ceux qui l'ont précédé. S'il reprend les caractéristiques désormais "classiques" des machines veghiennes avec l'apparence d'une soucoupe en mode "poursuite" et d'une machine de guerre dotée d'un armement varié, Bui-Bui n'est pas seulement un modèle de combat destiné à vaincre Grendizer : il est également un engin destiné à récupérer ce que Zuril et Gandal convoitent depuis quelques épisodes pour assurer la survie de leur monde : les gisements de transuraniens présents sur Terre (plutonium lourd en VF dans #37, Hyperanium dans #40).

Comme il le dit à Gandal (et aux spectateurs en même temps) en le dévoilant via l'écran de sa table de travail, Zuril et ses équipes se sont inspirés des créatures vivant sur la planète Bui pour en créer une version cybernétique et monstrueuse. Si l'aspect des dites créatures nous est inconnu, il doit cependant exister de nombreuses similitudes physiques ou comportementales entre les deux.

Ce qui surprend au premier abord, c'est la taille presque ridicule de la tête si on la compare à son corps qui est d'ailleurs particulièrement massif. Celui-ci est percé de multiples orifices circulaires capables d'aspirer n'importe quel élément, qu'il soit solide ou liquide, soit pour le conserver dans les réservoirs installés à l'intérieur ou pour le renvoyer vers son adversaire sous la forme d'un rayon destructeur lorsqu'il est en mode "combat". Le blindage dorsal est doté de quatre pointes pyramidales aux dimensions conséquentes. Il est également muni de bras télescopiques munis de mains griffues capables de se projeter vers un objectif sur de grandes distances. Ses membres inférieurs ont une apparence similaire et se terminent non par des pieds ou des pattes, mais par les deux hémisphères constituant la soucoupe, ce qui est assez inhabituel quand on le compare par exemple au Gin-Gin du capitaine Gorman vu dans l'épisode #7.

Si ses bras sont assurément une arme redoutable, Bui-Bui dispose également d'autres équipements comme un champ de force théoriquement impénétrable (mode "poursuite" uniquement) et de lasers oculaires. Mais ce qui fait de lui un adversaire dangereux, c'est sa capacité à évoluer en milieu aquatique. Il s'y déplace aisément et semble véritablement y être "dans son élément". Dans ces conditions précises, il surpasse largement Grendizer pendant leur affrontement, ce qui permet de découvrir l'une des principales faiblesses de la machine de Duke Fried : une consommation d'énergie accrue en cas de combat sous-marin. Duke ne peut donc pas utiliser toute la puissance dont il dispose sous peine de se retrouver à court d'énergie et d'oxygène. Ce handicap permet donc à Bui-Bui de remplir sa mission et de récupérer ce qu'il est venu chercher.

Mission accomplie et succès veghien ? Pas vraiment compte tenu des tensions existantes entre Gandal qui ne songe qu'à éliminer Grendizer et Zuril qui ne pense qu'à la mission en cours. Celui-ci sait que Bui-Bui ne peut pas combattre efficacement en transportant sa cargaison. Plus lourd et moins maniable, ses performances s'en ressentent comme Kôji le démontrera sans peine en lui infligeant de gros dégâts lors de leur bref affrontement aérien. Bien que diminué, Duke reprendra le combat et le maintiendra à distance le temps de laisser son équipier lui porter le coup de grâce.

Si sa destruction est au final un nouvel échec pour les maîtres de Skull Moon, Zuril en a cependant tiré de précieux enseignements qu'il va s'appliquer à mettre en oeuvre pour la suite..


LE VEGAMONSTRE KING GORI / ベガ獣・キングゴリ / Vega Jû King Gori / VF : Monstrogoth Alpha et/ou Golgoth #53.

Si l'on devait choisir UN seul monstre pouvant personnifier la puissance des armées de Vega, ce serait très certainement celui-ci, l'incontestable vedette du diptyque 52-53. Ce nouveau type de machine de combat qui surpasse largement les monstronefs vus durant les épisodes précédents (à quelques exceptions près) sort vraiment de l'ordinaire puisqu'il est issu de l'imagination d'un seul homme : Dantos (Dantus / Akéron ou Achéron), découvert dans #51 et accessoirement ministre de la Défense au sein du "gouvernement" véghien/végan.

Comme l'explique Dantos au milieu de #52, les vegamonstres possèdent "l'instinct des fauves et les armes des robots de combat". Les premiers prototypes prennent la forme d'animaux soumis à un traitement de "gigantisation" avant d'être finalisés avec l'ajout (ou non) d'armes traditionnelles (rayons-laser, missiles). Bien que bénéficiant d'une intelligence propre puisqu'il peut se mouvoir et agir par ses propres moyens, le vegamonstre peut également être contrôlé à distance via un équipement extérieur si le porteur est proche de ou dans la zone d'opération (la portée d'un tel système étant relativement limitée). Contrairement aux monstronefs qui présentent souvent les mêmes caractéristiques (forme de soucoupe, capacités de transformation avec passage d'un mode "poursuite" à un mode "combat" et présence d'armes diverses et variées), le vegamonstre est directement transporté sur son terrain d'opération via une capsule protectrice, motorisée ou non.

King Gori est cependant "à part", dans la mesure où il s'agit du premier modèle du genre. Il est le seul à avoir été mis au point par Dantos lui-même et le seul à avoir été envoyé au combat puisque les autres prototypes seront perdus suite à la destruction de la planète Vega. Gandal et Zuril poursuivront sur cette voie (tous les adversaires de Grendizer seront désignés comme vegamonstres dans les épisodes 54 à 74) mais en s'éloignant progressivement du concept initial.

Ce qui définit King Gori, c'est avant tout son incroyable puissance "physique" et sa bestialité. S'il n'est pas armé, sa force et la résistance de son blindage vont lui permettent de se défaire sans la moindre difficulté du monstronef Guru Guru envoyé par Zuril pour s'en prendre ensuite aux membres de la Grendizer Team arrivés entre-temps sur les lieux. Après avoir précipité au sol le Marine Spazer (Vénusiak) et s'être emparé de son pilote, il va infliger de lourds dommages à Grendizer en lui arrachant un bras. Cette scène (et le cliffhanger qui s'ensuit), particulièrement marquante pour les enfants que nous étions, est devenue mythique et montre clairement que cet adversaire sera bien plus difficile à vaincre que les précédents.

Les références cinématographiques au film "King Kong" de 1933 qui, en raison de son succès mondial a donné lieu à de nombreuses reprises, sont ici évidentes et même flagrantes lorsqu'il grimpe au sommet d'un immeuble en emmenant Hikaru avec lui... Son nom en est aussi directement inspiré, Gori ゴリvenant de ゴリラ / Gorille (rien n'interdit d'imaginer aussi un clin d’œil supplémentaire au Géant Goliath ゴリアテ ).

Cependant, ses forces constituent également une faiblesse : contrairement à un monstronef qui dispose d'un programme d'attaque / défense préétabli lui permettant d'opérer de nombreuses actions, King Gori ne semble pas exploiter pleinement son potentiel et ne réagit que s'il est attaqué. Certes, il se met en quête de Grendizer dans #53 grâce à son odorat sur-développé (selon Dantos, il n'oublie jamais l'odeur de son adversaire) mais son "intelligence", semble diminuée par ce côté animal (cf. la scène du cercle de feu où Dantos lui intime l'ordre d'aller de l'avant); dès que le contact est rompu avec son donneur d'ordres, son comportement devient erratique et ses attaques dépourvues de la moindre coordination, ce qui permet au final à Duke Fried d'en terminer assez rapidement avec lui, même si cet engin lui a causé bien des soucis ...

En résumé, malgré deux épisodes de qualité inégale, King Gori reste un adversaire inoubliable et sans égal pour de nombreux amateurs de la série.


LE VEGAMONSTRE BENI-BENI / ベガ獣・ベニベニ / Vega-jû Beni-Beni / VF : Golgoth #58.

Il n'est pas le plus puissant de tous les vegamonstres. Il ne fait pas partie des machines de combat les plus mémorables. Sous sa forme première, ses capacités offensives sont limitées et son armement pas franchement efficace contre Grendizer puisque celui-ci réussira à en venir à bout assez aisément. Et si on prend en compte le fait que cet engin est piloté par un général de la Garde Impériale (comme l'atteste la présence du blason sur son uniforme) qui ne doit pas être par définition maladroit au combat, on peut légitimement se poser la question : en quoi le vegamonstre Beni-Beni, "vedette" de l'épisode #58, est-il iconique ? Parce qu'il est ni plus ni moins, dans sa deuxième forme, que le double maléfique de Grendizer.

Mise au point semble-t-il par Vega en personne, l'opération "Devil Grendizer" consiste tout simplement à immobiliser Grendizer là où personne ne pourra lui porter secours et à envoyer une parfaite réplique sur la planète bleue pour y commettre une multitude de méfaits et ainsi briser l'image de Grendizer en tant que "défenseur de la Terre contre l'envahisseur extraterrestre". Dans cette optique, Beni-Beni, vraisemblablement conçu sur Skull Moon, est envoyé, comme pour la plupart des vegamonstres qui l'ont précédé (cf. King Gori sur l'épisode #52) sur Terre dans une capsule de transport ovoïde à destination de la base sous-marine.

Une fois sur place, Zuril prend les choses et main et révèle à Gandal (ainsi qu'aux spectateurs) les incroyables capacités mimétiques de ce monstre à l'apparence organique qui fait la fierté de Vega lui-même. Grâce à ses rayons oculaires, il peut identifier / enregistrer le "modèle" représenté sur le support translucide lui faisant face lors de sa première transformation pour en reprendre ensuite les caractéristiques visuelles et devenir ainsi une copie parfaite. Il est à noter que le rayon peut également être utilisé sur un être vivant pour arriver à un résultat similaire même si l'opération s'avère particulièrement douloureuse pour celui qui la subit. Grâce à cet équipement jamais vu jusqu'à maintenant et qui constitue d'une certaine façon une sorte d'aboutissement en termes de capacité de transformation, Beni-Beni devient donc une version "malfaisante" de Grendizer et son pilote un avatar maléfique de Duke Fried.

Le plan semble se dérouler conformément aux prévisions établies par Vega : les premières phases (opération de diversion pour attirer Grendizer à l'écart puis le substituer par Beni-Beni) sont réussies puisque le professeur Umon et les membres de la Grendizer Team sont véritablement persuadés que Duke a basculé dans la folie, un constat partagé par l'armée qui essuiera de très lourdes pertes en tentant de l'abattre. Kôji décidera même de partir à la recherche de son ami pour l'abattre lui-même, ignorant que Maria a elle-même décidé d'en faire autant. Paradoxalement, c'est à ce moment-là que le rapport de force entre le camp terrien d'un côté et le camp véghien de l'autre va s'inverser. Le retour de Duke moyennant un petit "malentendu" avec Kôji et la découverte du faux-Grendizer par Maria vont permettre au prince de l'espace de défier celui qui avait pris sa place pour le vaincre dans un combat relativement rapide et sans relief.

Au final, si l'idée de départ était bonne, les forces de Véga ont pêché à la fois sur le plan technique et sur le plan stratégique. Si Beni-Beni constituait un véritable tour de force technologique avec ses capacités mimétiques, il était loin d'égaler les meilleures machines de combat véghiennes. D'autre part, pourquoi Gandal et Zuril se sont-ils contentés d'immobiliser Grendizer dans l'espace au lieu de le détruire ? Et pourquoi avoir laissé Beni-Beni sur Terre en sachant qu'il finirait par être repéré tôt ou tard en raison des émissions vegatroniques laissées sur son passage ? Pour ne pas remettre en cause la stratégie établie par leur Maître (alors qu'ils l'ont joué "perso" dans le diptyque 52-53) ? La question est posée ...



Les navettes

Les soucoupes amirales 1/3

Les soucoupes amirales 2/3

Les soucoupes amirales 3/3

La soucoupe impériale

Monstronef Ghil-Ghil (soucoupe sauvage - ép.1)

Monstronef Ghol-Ghol (Golgoth 2 - ép.4)

Monstronef Gin-Gin (Golgoth 7)

Monstronef Bui-Bui (Golgoth 40)

Vegamonstre King Gori (Golgoth 53)

Vegamonstre Beni-Beni (Golgoth 58)

Les chansons de la série

Traduction amateure des paroles japonaises des chansons d'insertion (chanteurs : Isao Sasaki et Mitsuko Horie).